les petits môts...
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Re: les petits môts...
Saperlipopette
Un petit mot comme je les aime, chamarré, amusé, presque colorié. Il évoque une injure délicieuse parce que finalement légèrement pudibonde et quelque peu châtiée.
Mais je cale sur ses origines probables. Saper... mes courtes études latinistes me font songer au savon mais rien pour me suggérer d'office une véritable piste..
Il me faut alors aller vérifier.
Et bien suis loin du compte..
Trouvée l'explication suivante..
Saperlipopette pourrait se décomposer comme suit :
Saper que je pensais pour ma part un peu argotique a, en réalité, gardé son sens originel, saper se dit de la destruction d'un édifice, d'une fortification à partir de sa base, de ses fondements.
Lipo que je n'avais pas perçu comme tel ici, désigne bien entendu le gras, la graisse (à laquelle on s'attaque aujourd'hui sans vergogne avec des outils bien barbares..) On poudre à la chose l'idée de lipoïde : la rotondité à laquelle la partie la plus rebondie de l'humain peut être associé .
Pette de son côté de l'italien petto exprime quant à lui l'idée du secret..
Saperlipopette serait si l'ont réunit la somme de ces diverses compositions lexiques, une mise en garde contre une fessée probable à venir.... Celle-ci étant administrée en secret, en petit comité... Non pas au sein d'alcôves énamourées mais plutôt dans les bas-fonds sombres d'institutions scolaires bien rigoristes...
Mais voyons un peu du côté de sapristi aussi.. cette piste me paraissant quelque peu farfelue. (joli aussi farfelu)
Sapristi est la corruption du mot sacristi, comme pour parbleu (pardieu), on ne nomme pas clairement la chose dans son véritable contexte pour éviter le blasphème..
Les deux mots sont-ils liés, la chose reste vague...
Une citation de Rimbaud que je remets brièvement dans son contexte..
Très jeune encore, ce texte faisant partie de ses premiers écrits, il se rebelle contre l'instruction scolaire trouvant les études proposées inutiles et surtout inappropriées..
« Ah ! saperlipotte de saperlipopette ! sapristi ! moi je serai rentier; il ne fait pas si bon de s'user les culottes sur les bancs, saperlipopettouille !
Pour être décrotteur, gagner la place de décrotteur, il faut passer un examen; car les places qui vous sont accordées sont d'être ou décrotteur, ou porcher, ou bouvier. Dieu merci, je n'en veux pas, moi, saperlipouille ! Avec ça des soufflets vous sont accordés pour récompense ; on vous appelle animal, ce qui n'est pas vrai, bout d'homme, etc...
Ah ! saperpouillotte !... »
Les choses n'ont finalement pas beaucoup changé..
exquis
et puis j'ai eu envie d'exquis..
C'est exquis comme dirait Ferré...
Oui certaines choses le sont, certains êtres aussi..
Cela reste un adjectif.. on ne dit pas un exquis, une exquise.. dommage.. Mais l'on peut dire une esquisse exquise..
C'est un mot que l'on emploie moins il me semble, je le rencontre peu, j'oublie moi même de me le laisser aller en bouche.
Et pourtant la somme des choses exquises offertes à nos sens est bien longue à qui sait prendre le temps de savourer..
Je parlais ce matin avec un ami amateur comme moi de fruits de mer. Voilà de l'exquis... Du forcément exquis...
Quoi de plus délicieux en effet qu'être installé en bonne compagnie sur une petite terrasse après une journée ensoleillé au-dessus d'un paysage maritime devant un généreux plateau d'huitres qu'accompagne un fruité vin blanc.. Sans oublier le croquant de la tranche de pain beurrée demi-sel, le petit filet de citron..
Tout ça vaut bien une robe de cuir qu'aurait du chien sans le faire exprès...
Après ce détour culinaire, voyons un peu d'où nous vient le mot en lui-même..
Du latin exquisitus, rechercher, quérir.. en vieux français esquerre..
La liste de ses synonymes : agréable, aimable, amène, avenant, beau, bon, charmant, cordial, délectable, délicat, distingué, doux, enchanteur, excellent, extraordinaire, extrême, fameux, fin, adorable, gentil, habile, joli, judicieux, merveilleux, original, parfait, précieux, rare, recherché, riche, savoureux, suave, subtil, succulent et sympathique...
Rien n'égale je trouve le mot en lui même..
Il y a bien sûr aussi de délicieux ou surprenants cadavres exquis une manière de créer dans l'immédiat des surréalistes.. Définition wikipédiesque : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes.»
L'intitulé du jeu en lui même est un de leurs cadavres exquis.. Plus exactement : « le cadavre - exquis -
boira – le vin – nouveau. »
A ce propos Breton disait :
« Bien que, par mesure de défense, parfois, cette activité ait été dite, par nous, "expérimentale", nous y cherchions avant tout le divertissement. Ce que nous avons pu y découvrir d'enrichissant sous le rapport de la connaissance n'est venu qu'ensuite. »
J'adore pour ma part ces hasards des mots accolés..
Quelques romans ont été écrits suivant ce concept dont « L'Amiral Flottant » oeuvre de pas moins d'une douzaine d'auteurs dans un ordre désigné par le sort....
Une citation d'Alain Gerbault dans « A la poursuite du Soleil »
« j'apprenais à goûter l'exquise saveur des chevrettes d'eau douce enveloppées dans des feuilles d'hibiscus et rôties sur des pierres rougies au feu, un mets digne des dieux »..
Jean Yann est l'auteur d'un livre intitulé sereinement : « Je suis un être exquis »....
Je ne savais pas et, à vrai dire il me plairait bien de le lire..
Quelqu'un d'autre qui n'est pas cité dans mes sources a dit : « je n'aime en tout que l'exquis... »
Ce n'es pas moi mais j'aurais pu avoir cette audace là..
Me rend compte soudainement que j'ai translormé le extra de Férré en exquis....
Un petit mot comme je les aime, chamarré, amusé, presque colorié. Il évoque une injure délicieuse parce que finalement légèrement pudibonde et quelque peu châtiée.
Mais je cale sur ses origines probables. Saper... mes courtes études latinistes me font songer au savon mais rien pour me suggérer d'office une véritable piste..
Il me faut alors aller vérifier.
Et bien suis loin du compte..
Trouvée l'explication suivante..
Saperlipopette pourrait se décomposer comme suit :
Saper que je pensais pour ma part un peu argotique a, en réalité, gardé son sens originel, saper se dit de la destruction d'un édifice, d'une fortification à partir de sa base, de ses fondements.
Lipo que je n'avais pas perçu comme tel ici, désigne bien entendu le gras, la graisse (à laquelle on s'attaque aujourd'hui sans vergogne avec des outils bien barbares..) On poudre à la chose l'idée de lipoïde : la rotondité à laquelle la partie la plus rebondie de l'humain peut être associé .
Pette de son côté de l'italien petto exprime quant à lui l'idée du secret..
Saperlipopette serait si l'ont réunit la somme de ces diverses compositions lexiques, une mise en garde contre une fessée probable à venir.... Celle-ci étant administrée en secret, en petit comité... Non pas au sein d'alcôves énamourées mais plutôt dans les bas-fonds sombres d'institutions scolaires bien rigoristes...
Mais voyons un peu du côté de sapristi aussi.. cette piste me paraissant quelque peu farfelue. (joli aussi farfelu)
Sapristi est la corruption du mot sacristi, comme pour parbleu (pardieu), on ne nomme pas clairement la chose dans son véritable contexte pour éviter le blasphème..
Les deux mots sont-ils liés, la chose reste vague...
Une citation de Rimbaud que je remets brièvement dans son contexte..
Très jeune encore, ce texte faisant partie de ses premiers écrits, il se rebelle contre l'instruction scolaire trouvant les études proposées inutiles et surtout inappropriées..
« Ah ! saperlipotte de saperlipopette ! sapristi ! moi je serai rentier; il ne fait pas si bon de s'user les culottes sur les bancs, saperlipopettouille !
Pour être décrotteur, gagner la place de décrotteur, il faut passer un examen; car les places qui vous sont accordées sont d'être ou décrotteur, ou porcher, ou bouvier. Dieu merci, je n'en veux pas, moi, saperlipouille ! Avec ça des soufflets vous sont accordés pour récompense ; on vous appelle animal, ce qui n'est pas vrai, bout d'homme, etc...
Ah ! saperpouillotte !... »
Les choses n'ont finalement pas beaucoup changé..
exquis
et puis j'ai eu envie d'exquis..
C'est exquis comme dirait Ferré...
Oui certaines choses le sont, certains êtres aussi..
Cela reste un adjectif.. on ne dit pas un exquis, une exquise.. dommage.. Mais l'on peut dire une esquisse exquise..
C'est un mot que l'on emploie moins il me semble, je le rencontre peu, j'oublie moi même de me le laisser aller en bouche.
Et pourtant la somme des choses exquises offertes à nos sens est bien longue à qui sait prendre le temps de savourer..
Je parlais ce matin avec un ami amateur comme moi de fruits de mer. Voilà de l'exquis... Du forcément exquis...
Quoi de plus délicieux en effet qu'être installé en bonne compagnie sur une petite terrasse après une journée ensoleillé au-dessus d'un paysage maritime devant un généreux plateau d'huitres qu'accompagne un fruité vin blanc.. Sans oublier le croquant de la tranche de pain beurrée demi-sel, le petit filet de citron..
Tout ça vaut bien une robe de cuir qu'aurait du chien sans le faire exprès...
Après ce détour culinaire, voyons un peu d'où nous vient le mot en lui-même..
Du latin exquisitus, rechercher, quérir.. en vieux français esquerre..
La liste de ses synonymes : agréable, aimable, amène, avenant, beau, bon, charmant, cordial, délectable, délicat, distingué, doux, enchanteur, excellent, extraordinaire, extrême, fameux, fin, adorable, gentil, habile, joli, judicieux, merveilleux, original, parfait, précieux, rare, recherché, riche, savoureux, suave, subtil, succulent et sympathique...
Rien n'égale je trouve le mot en lui même..
Il y a bien sûr aussi de délicieux ou surprenants cadavres exquis une manière de créer dans l'immédiat des surréalistes.. Définition wikipédiesque : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes.»
L'intitulé du jeu en lui même est un de leurs cadavres exquis.. Plus exactement : « le cadavre - exquis -
boira – le vin – nouveau. »
A ce propos Breton disait :
« Bien que, par mesure de défense, parfois, cette activité ait été dite, par nous, "expérimentale", nous y cherchions avant tout le divertissement. Ce que nous avons pu y découvrir d'enrichissant sous le rapport de la connaissance n'est venu qu'ensuite. »
J'adore pour ma part ces hasards des mots accolés..
Quelques romans ont été écrits suivant ce concept dont « L'Amiral Flottant » oeuvre de pas moins d'une douzaine d'auteurs dans un ordre désigné par le sort....
Une citation d'Alain Gerbault dans « A la poursuite du Soleil »
« j'apprenais à goûter l'exquise saveur des chevrettes d'eau douce enveloppées dans des feuilles d'hibiscus et rôties sur des pierres rougies au feu, un mets digne des dieux »..
Jean Yann est l'auteur d'un livre intitulé sereinement : « Je suis un être exquis »....
Je ne savais pas et, à vrai dire il me plairait bien de le lire..
Quelqu'un d'autre qui n'est pas cité dans mes sources a dit : « je n'aime en tout que l'exquis... »
Ce n'es pas moi mais j'aurais pu avoir cette audace là..
Me rend compte soudainement que j'ai translormé le extra de Férré en exquis....
Re: les petits môts...
Venise
C'est une de mes villes, je pourrais y vivre dans une petite maison éloignée du flot du tourisme.
J'y suis allé de mémoire, il me semble cinq ou six fois.
La première fois, j'avais voulu prendre un peu l'air, m'étais comme enfuie d'un petit village suisse perdu dans la montagne où à une petite cinquantaine, il était question de vivre en communauté, l'idée ne me séduisait pas, trop indépendante pour ça.. et, en compagnie d'une autre nous avions décidé de partir vers la Yougoslavie, vers la mer sans doute. Nous étions partis en stop de Locarno..
Sur la route, nous avons fait connaissance de deux italiens qui harassés d'attendre depuis des heures sous le soleil nous ont proposé de continuer vers Venise en faisant deux couples mixtes pensant qu'ainsi ils finiraient par enfin réussir à décoller de l'endroit. Nous avons tirés au sort, je tombais sur Gigi.. Sur le chemin, une voiture nous laissa devant le lac de Garde. Il faisait très chaud et nous décidâmes d'un même élan d'en profiter pour nous baigner.
Gigi était brun, la peau mate, les cheveux un peu frisés. Assez beau.
J'étais assise plus haut sur la berge, j'avais donc une vue sur la petite plage et sur le lac. Quand Gigi s'avança dans l'eau, il y eut un silence, c'était comme si, tout d'un coup, tous les bruits alentour avaient subitement cessés, même les enfants avaient fait silence, pénétrés sans doute par celui soudain des adultes.. ô temps suspend ton vol. Je pris conscience alors que Gigi ressemblait à l'image que l'on se fait du Christ.. L'émotion palpable qui avait pris les badauds estivants m'éclaira en quelque sorte. Personne ne me fit part pourtant de sa pensée intime, mais c'était là et intuitivement je l'ai compris.. Nous avions tous soudain comme une vision biblique, nous n'étions plus en Italie mais sur les rives du lac Tibériade. Je ne me souviens pas m'être ouverte à ce sujet par la suite à Gigi.
Nous nous étions donnés rendez-vous sur la Place St Marc.. Il faisait nuit quand nous sommes finalement arrivés. Je ne sais plus qui furent les premiers, sans doute fut-ce cette amie et Riccardo..
Me souviens de la chaleur douce, d'une petite foule, de pigeons et de marches où nous étions assis tranquilles regardant le spectacle qui s'offrait. Cette première visite à Venise, fut courte, nous dormîmes à la belle dans un parc.. Gigi et Monique flirtèrent quand je restais sage. Le lendemain, les garçons partirent plus tôt, il allaient à Udine, nous nous filions vers Trieste. Quelques kilomètres plus tard, nous les retrouvions.. Nous avons il me semble continué un peu le stop ensemble et puis chacun avait suivi son chemin. Nous nous étions donnés rendez-vous plus tardivement à Milano. Après notre périple yougoslave, nous somme repassé à Venise, mais je n'en ai qu'un souvenir confus, sans doute ne sommes-nous pas restées très longtemps.
La troisième fois, j'arrivais par le train avec une autre amie, c'est bien d'arriver à Venise par le train, on sort de la gare, et là devant de grandes marches vous mènent directement vers l'eau.
Nous logions sur la Giudecca, l'ile juive de Venise, dans un couvent. J'aime beaucoup cette petite ile, elle autorise une échappatoire à Venise tout en permettant de l'admirer de l'autre bord du grand canal. C'est comme un tout petit venise, et si l'on y marche un peu, on découvre de petits endroits charmants et presque dérisoires. Mais je reviendrais pour une autre visite à la Giudecca.
Lors d'une de nos balades dans la cité lacustre, nous fîmes connaissance d'un italien, tiens j'ai oublié son prénom, disons Pietro... Il habitait Mestre mais venait tous les jours à Venise parce qu'il travaillait à la Fénice comme ouvreur. Alors tous les soirs après que nous ayons diné dans quelques trattorias, nous allions nous installer dans une loge du joli théâtre et assistions médusées, stoïques, parfois proches du fou rire d'autres fois à des concerts chaque soir différents de musique contemporaine ou dites concrètes. Il n'y avait pas un public énorme et nous étions perchées tout en haut. Mais quelque soit la musique proposée, le spectacle en lui même du théâtre était magnifique. J'ai eu d'ailleurs beaucoup de peine quand celui a été détruit par un incendie quelques années plus tard. Il a été refait à l'identique, mais il lui faudra quand même plusieurs décennies pour qu'il puisse retrouver les patines du temps qui faisaient son âme.
Je me souviens aussi que je ne payais qu'en fleurs cueillies ici ou là les chauffeurs des vaporetto qui en retour me souriaient et me laissaient faire tous les trajets possibles à l'œil. Sans doute, toute cette beauté là aquatique et architecturale me sublimait tellement qu'elle m'autorisait toute liberté.
Au couvent nous avions seulement une permission de sortie jusqu'à 22 heures, les sœurs nous ont parfois fait la tête quand nous arrivions trop tard, où quand nous n'avions pas dormi là, mais finalement cela les réjouissait plutôt, nos retards et ce qu'elles en imaginaient leur donnait l'œil bien malicieux..
Puis, je suis revenue encore à Venise avec l'une de mes sœurs.. Chacune avait fait son chemin pendant l'été, elle à Prague et moi à Vienne et Budapest. A l'époque pas de téléphone portable, pas d'internet et même encore le mur de Berlin. Nous nous étions donné rendez-vous pendant quatre jours de suite à midi devant le légendaire hôtel Gellert à Budapest. Je narrerai plus tard mes aventures hongroises.
Nous sommes resté encore quelques jours à Budapest, ma sœur était étonnée qu'en quelques jours je me sois fait déjà autant d'amis. Puis nous sommes parties un peu à l'aventure vers ce qui était encore la Yougoslavie par le train. Par hasard nous avons débarquées à Porec, sur la péninsule au sud de Trieste. Magnifique endroit bordé par l'eau... Jolies maisons, ruelles, églises, vieux quais de marbres usés, poésie des lieux qu'il me semblera un peu retrouver plus tard à Malte dans la charmante Graciosa.
Au bout de quelques jours alors qu'il fallait quand même que nous songions tout doucement à rentrer, nous nous sommes rendu compte qu'un bateau, davantage comme un petit paquebot qu'un ferry, allait de Porec à Venise.. L'aubaine était trop jolie, nous l'avons saisie. Le bateau était blanc et le soleil qui venait frapper sa coque et sa dunette nous éblouissait, la mer était d'un bleu profond, calme. J'aurais aimé continuer longtemps le voyage à son bord. L'arrivée à Venise en bateau est superbe, parce quand au loin on commence à apercevoir le ville qui se dessine tout doucement c'est une espèce de ravissement. J'ai dit plus haut que que descendre du train à la gare centrale était aussi agréable, mais il vaudrait mieux pouvoir toujours arriver partout par la mer. L'eau, ce qu'elle entoure, ce qu'elle semble comme porter de loin est vraiment un chemin vers l'émotion.
Dès le lendemain j'avais décidé d'aller vers une église que j'aimais particulièrement, elle était hors des sentiers battus et rabattus des touristes. Mais elle était loin du centre et je risquais ayant oublié son nom de ne pas la retrouver. Il fallait prendre comme un dédale de petites rues.. Sans doute, mon fil d'Ariane personnel se mit-il en place sans que je ne le perçoive ou alors étais-je dans le même feeling que celui qui naguère m'avait amenée là. Il avait fallu que j'ai exactement le même cheminement. Au bout de vingt minutes de marche, nous tombions en face d'elle. Elle n'était pas spécialement plus jolie que d'autres, mais je l'aimais et surtout j'avais des souvenirs là qui n'appartenaient qu'à moi.
La première fois quand j'avais fini par arriver là, comme si quelque chose m'y attendais, j'étais entrée dans la grande église parce qu'aussi du dehors j'avais entendu de la musique. Il n'y avait plus aucune chaise et au fond était installé un orchestre symphonique qui je le compris assez vite répétait un concert à venir. Nous étions très peu de spectateurs. J'allais m'asseoir au pied d'une des très grandes colonnes, j'étais là le dos posé contre la pierre. Je n'avais jamais assistée en direct à une répétition d'orchestre. Je ne me souviens plus de quelle œuvre il s'agissait, je pencherais pour Beethoven. C'était un cadeau du ciel d'assister à un tel spectacle. Quelques moines en robe s'agitaient un peu alentour et l'on entendait dans la fraicheur de l'église le claquement sec de leurs spartiates qui résonnait au milieu des instruments. Je devais être là, discrète depuis plus d'une heure quand un des hommes d'église vint me déranger dans ma béatitude. Il me fit comprendre en agitant son trousseau de clefs qu'il devait fermer l'endroit, qu'il était l'heure.
J'essayais de résister un peu à sa demande mais je finis par quitter ma place avec regret et pris la direction de la sortie. J'échangeais quelques mots avec le moine, qui m'avoua qu'en réalité, il n'en était pas un, qu'il prenait l'habit pour vendre des cartes postales et autres souvenirs aux touristes. Là il me proposa de fermer l'église moi même.. ou est-ce moi qui lui fit part de cette envie, je ne sais plus. Mais quand je récupérais le trousseau, j'eus un peu l'impression d'avoir en main un peu d'Histoire, comme si, je touchais un peu du passé. Les clefs étaient énormes, grandes, chacune faisait au moins trente centimètres.. IL faut dire aussi que les portes l'étaient aussi. Quand je fermais la première, il fallait faire deux tours, le bruit des verrous en tournant claqua comme en résonnant dans le chambranle de la porte puis comme en écho il résonna jusqu'au coeur de l'église. Je n'ai pas analysé pourquoi cela me fit tant plaisir d'accomplir cette tâche. Sans doute que détenir ces clefs m'en faisait pour un court moment comme une espèce de propriétaire et puis et surtout j'ai senti dans ces clefs comme un magnétisme, celui sans doute de toutes ces mains qui au fil des siècles les avaient maniées un jour.
Quand donc on a fini ma sœur et moi par arriver dans l'église, il n'y eut pas cette fois de choses particulières, sauf pour moi qui en retrouvant ces lieux, retrouvait mes sensations et mes anciennes visions.
Au soir de cette journée particulière pour moi me souviens aussi d'une autre scène tout à fait mémorable. A mon retour, le temps de marcher de l'autre côté de Venise il faisait nuit. Nous étions en août et, par conséquent les jours étaient déjà plus courts. Je traversais le grand canal et longeais d'un pas tranquille les quais de la Giudecca quand des clameurs d'abord puis des lumières qui irradiaient par dessus les toits me donnèrent envie de prendre une petite ruelle sombre qui semblait mener vers l'endroit où il avait l'air de se passer quelque chose. Je finis par arriver dans une espèce de no man's land, sorte de grande cour de terre où se déroulait un match de foot. Il y avait foule qui s'était massée, postée sur les petits murets étroits qui cernaient les limites du petit stade. C'était si je me souviens bien un genre match de je ne sais quelle sous division mais nous avions là Milan contre la Guidecca .. C'était très chaud et animé, il y avait même des moines habillés en robe brune qui s'énervaient autant que les autres. La scène était vraiment cocasse et toute cette vie là faisait vraiment plaisir à voir. J'ai du y rester une petite demi-heure puis ai filé vers le couvent pour ne pas avoir de remontrances des sœurs.
Claire et moi, on s'amusa à faire du bateau stop... Le premier à nous faire signe de monter à son bord était mais nous ne le savions pas encore, un éboueur.. Je ne sais plus comment on dit en italien.. Enfin donc avec sa petite péniche, il ramassait les poubelles qu'il enfournait dans le ventre de son bateau.
Là il ne travaillait pas et nous proposa une balade. Nous avons traversés avec lui le grand canal puis la Giudecca.. On ne savait pas trop où on allait en fait. Entre l'ile juive et une autre plus loin, il a arrêté le bateau sans un mot, nous nous sommes regardé ma sœur et moi un peu inquiètes, mais il ne voulait qu'effectuer la vidange de son moteur. Nous étions un peu dégoutées qu'il fasse ça là, laissant les vieilles huiles dans la mer, mais nous n'avons pas osé le manifester. Il était un peu rustre mais gentil. Il était très fier de son métier et portait un médaillon en or qu'il avait fait graver, d'un homme avec son petit balais fait à l'ancienne avec des petites brindilles de bois.
Quand il a finit, il m'a proposé de barrer sa péniche pour le retour.. La traversée du Grand Canal était un peu périlleuse, mais il s'installa à l'avant de son bateau et me laissa faire, il fallait faire attention, il y avait beaucoup d'embarcations frêles gondoles, vaporettos toutes vapeur dehors, quelques paquebots.. Quand j'arrivais de l'autre côté, alors parfois les canaux étaient très étroits et les angles pour tourner très obtus. Il fallait bien observer alors les miroirs qui aidaient à la vue et aussi crier d'un puissant ooooooh !! pour prévenir de son arrivée. Parfois j'avais le cœur qui battait vite, mais je m'en suis tirée, je ne sais pas bien comment, mais je le bateau est passé sans toucher......
Puis notre homme nous fit visiter un chantier de gondoles.. inhabituelle et originale visite. Enfin nous allâmes en partie en bateau et à pied par des espèces de terrains vagues et asséchés jusqu'à Murano. Pendant que nous marchions, il a essayé de me voler un baiser.. Je me suis esquivée en riant.
Les italiens peuvent vous proposer de faire l'amour en cinq minutes, mais je pense que pour la plupart si on acceptait franco, alors ils seraient pour le moins déconfits.. La religion est bien présente encore. Alors souvent on se sauve de tout avec l'humour.
A Murano, je dois dire que j'aurais bien voulu essayer de faire aussi gonfler le verre. Mais je n'ai pas osé demander.. Les ateliers de certains souffleurs de verre étaient juste de petites cabanes assez sobres dans lesquels il faisait une chaleur à étouffer. Mais dans cette moiteur enfumée, dans ces espèces d'antres, apparaissait la beauté. Clarté d'un rai de soleil irisant soudainement la pâte de verre soulignant la transparence, autorisant l'évidente fulgurance et nécessité d'un bleu profond, d'un rouge sang.. Dans une autre vie, sans doute, je serais souffleuse de verre.
Une autre fois un jeune homme sur un petit hors-bord assez décati, nous pris aussi en stop, nous proposant d'aller nous baigner au Lido.. Belle balade où nous foncions les cheveux au vent dans une beauté bleutée. Là bas, je sentis quelques effluves de Mort à Venise s'imposer naturellement à moi, tout y faisait songer, les vieux hôtels qui dressaient leurs blancheurs élégantes mais un peu démodées, la plage, les couleurs, il me semblait que j'allais croiser à l'ombre de quelques tissus tendus le beau Mastroianni pleurant son bel enfant.. Notre appolon qui nous avait amené jusqu'ici profita de ma rêverie alors que j'étais dans l'eau pour plonger sous l'eau et venir me frôler les cuisses..... Je le sentais prêt à profiter de la sensualité aquatique et aussi un peu de moi.. J'avais du partir en courant et riant dans l'eau pour échapper à ses escouades. Déçu, il sembla quand même ne pas m'en vouloir trop de faire l'effarouchée. Nous sommes rentrés un peu salés, cheveux emmêlés, ivres de soleil dans la nuit, et vraiment rien n'est plus apaisant, joli et tendre que de naviguer sous les étoiles dans un pareil panorama.
Voilà c'était un peu de mes Venise...
J'y suis allé de mémoire, il me semble cinq ou six fois.
La première fois, j'avais voulu prendre un peu l'air, m'étais comme enfuie d'un petit village suisse perdu dans la montagne où à une petite cinquantaine, il était question de vivre en communauté, l'idée ne me séduisait pas, trop indépendante pour ça.. et, en compagnie d'une autre nous avions décidé de partir vers la Yougoslavie, vers la mer sans doute. Nous étions partis en stop de Locarno..
Sur la route, nous avons fait connaissance de deux italiens qui harassés d'attendre depuis des heures sous le soleil nous ont proposé de continuer vers Venise en faisant deux couples mixtes pensant qu'ainsi ils finiraient par enfin réussir à décoller de l'endroit. Nous avons tirés au sort, je tombais sur Gigi.. Sur le chemin, une voiture nous laissa devant le lac de Garde. Il faisait très chaud et nous décidâmes d'un même élan d'en profiter pour nous baigner.
Gigi était brun, la peau mate, les cheveux un peu frisés. Assez beau.
J'étais assise plus haut sur la berge, j'avais donc une vue sur la petite plage et sur le lac. Quand Gigi s'avança dans l'eau, il y eut un silence, c'était comme si, tout d'un coup, tous les bruits alentour avaient subitement cessés, même les enfants avaient fait silence, pénétrés sans doute par celui soudain des adultes.. ô temps suspend ton vol. Je pris conscience alors que Gigi ressemblait à l'image que l'on se fait du Christ.. L'émotion palpable qui avait pris les badauds estivants m'éclaira en quelque sorte. Personne ne me fit part pourtant de sa pensée intime, mais c'était là et intuitivement je l'ai compris.. Nous avions tous soudain comme une vision biblique, nous n'étions plus en Italie mais sur les rives du lac Tibériade. Je ne me souviens pas m'être ouverte à ce sujet par la suite à Gigi.
Nous nous étions donnés rendez-vous sur la Place St Marc.. Il faisait nuit quand nous sommes finalement arrivés. Je ne sais plus qui furent les premiers, sans doute fut-ce cette amie et Riccardo..
Me souviens de la chaleur douce, d'une petite foule, de pigeons et de marches où nous étions assis tranquilles regardant le spectacle qui s'offrait. Cette première visite à Venise, fut courte, nous dormîmes à la belle dans un parc.. Gigi et Monique flirtèrent quand je restais sage. Le lendemain, les garçons partirent plus tôt, il allaient à Udine, nous nous filions vers Trieste. Quelques kilomètres plus tard, nous les retrouvions.. Nous avons il me semble continué un peu le stop ensemble et puis chacun avait suivi son chemin. Nous nous étions donnés rendez-vous plus tardivement à Milano. Après notre périple yougoslave, nous somme repassé à Venise, mais je n'en ai qu'un souvenir confus, sans doute ne sommes-nous pas restées très longtemps.
La troisième fois, j'arrivais par le train avec une autre amie, c'est bien d'arriver à Venise par le train, on sort de la gare, et là devant de grandes marches vous mènent directement vers l'eau.
Nous logions sur la Giudecca, l'ile juive de Venise, dans un couvent. J'aime beaucoup cette petite ile, elle autorise une échappatoire à Venise tout en permettant de l'admirer de l'autre bord du grand canal. C'est comme un tout petit venise, et si l'on y marche un peu, on découvre de petits endroits charmants et presque dérisoires. Mais je reviendrais pour une autre visite à la Giudecca.
Lors d'une de nos balades dans la cité lacustre, nous fîmes connaissance d'un italien, tiens j'ai oublié son prénom, disons Pietro... Il habitait Mestre mais venait tous les jours à Venise parce qu'il travaillait à la Fénice comme ouvreur. Alors tous les soirs après que nous ayons diné dans quelques trattorias, nous allions nous installer dans une loge du joli théâtre et assistions médusées, stoïques, parfois proches du fou rire d'autres fois à des concerts chaque soir différents de musique contemporaine ou dites concrètes. Il n'y avait pas un public énorme et nous étions perchées tout en haut. Mais quelque soit la musique proposée, le spectacle en lui même du théâtre était magnifique. J'ai eu d'ailleurs beaucoup de peine quand celui a été détruit par un incendie quelques années plus tard. Il a été refait à l'identique, mais il lui faudra quand même plusieurs décennies pour qu'il puisse retrouver les patines du temps qui faisaient son âme.
Je me souviens aussi que je ne payais qu'en fleurs cueillies ici ou là les chauffeurs des vaporetto qui en retour me souriaient et me laissaient faire tous les trajets possibles à l'œil. Sans doute, toute cette beauté là aquatique et architecturale me sublimait tellement qu'elle m'autorisait toute liberté.
Au couvent nous avions seulement une permission de sortie jusqu'à 22 heures, les sœurs nous ont parfois fait la tête quand nous arrivions trop tard, où quand nous n'avions pas dormi là, mais finalement cela les réjouissait plutôt, nos retards et ce qu'elles en imaginaient leur donnait l'œil bien malicieux..
Puis, je suis revenue encore à Venise avec l'une de mes sœurs.. Chacune avait fait son chemin pendant l'été, elle à Prague et moi à Vienne et Budapest. A l'époque pas de téléphone portable, pas d'internet et même encore le mur de Berlin. Nous nous étions donné rendez-vous pendant quatre jours de suite à midi devant le légendaire hôtel Gellert à Budapest. Je narrerai plus tard mes aventures hongroises.
Nous sommes resté encore quelques jours à Budapest, ma sœur était étonnée qu'en quelques jours je me sois fait déjà autant d'amis. Puis nous sommes parties un peu à l'aventure vers ce qui était encore la Yougoslavie par le train. Par hasard nous avons débarquées à Porec, sur la péninsule au sud de Trieste. Magnifique endroit bordé par l'eau... Jolies maisons, ruelles, églises, vieux quais de marbres usés, poésie des lieux qu'il me semblera un peu retrouver plus tard à Malte dans la charmante Graciosa.
Au bout de quelques jours alors qu'il fallait quand même que nous songions tout doucement à rentrer, nous nous sommes rendu compte qu'un bateau, davantage comme un petit paquebot qu'un ferry, allait de Porec à Venise.. L'aubaine était trop jolie, nous l'avons saisie. Le bateau était blanc et le soleil qui venait frapper sa coque et sa dunette nous éblouissait, la mer était d'un bleu profond, calme. J'aurais aimé continuer longtemps le voyage à son bord. L'arrivée à Venise en bateau est superbe, parce quand au loin on commence à apercevoir le ville qui se dessine tout doucement c'est une espèce de ravissement. J'ai dit plus haut que que descendre du train à la gare centrale était aussi agréable, mais il vaudrait mieux pouvoir toujours arriver partout par la mer. L'eau, ce qu'elle entoure, ce qu'elle semble comme porter de loin est vraiment un chemin vers l'émotion.
Dès le lendemain j'avais décidé d'aller vers une église que j'aimais particulièrement, elle était hors des sentiers battus et rabattus des touristes. Mais elle était loin du centre et je risquais ayant oublié son nom de ne pas la retrouver. Il fallait prendre comme un dédale de petites rues.. Sans doute, mon fil d'Ariane personnel se mit-il en place sans que je ne le perçoive ou alors étais-je dans le même feeling que celui qui naguère m'avait amenée là. Il avait fallu que j'ai exactement le même cheminement. Au bout de vingt minutes de marche, nous tombions en face d'elle. Elle n'était pas spécialement plus jolie que d'autres, mais je l'aimais et surtout j'avais des souvenirs là qui n'appartenaient qu'à moi.
La première fois quand j'avais fini par arriver là, comme si quelque chose m'y attendais, j'étais entrée dans la grande église parce qu'aussi du dehors j'avais entendu de la musique. Il n'y avait plus aucune chaise et au fond était installé un orchestre symphonique qui je le compris assez vite répétait un concert à venir. Nous étions très peu de spectateurs. J'allais m'asseoir au pied d'une des très grandes colonnes, j'étais là le dos posé contre la pierre. Je n'avais jamais assistée en direct à une répétition d'orchestre. Je ne me souviens plus de quelle œuvre il s'agissait, je pencherais pour Beethoven. C'était un cadeau du ciel d'assister à un tel spectacle. Quelques moines en robe s'agitaient un peu alentour et l'on entendait dans la fraicheur de l'église le claquement sec de leurs spartiates qui résonnait au milieu des instruments. Je devais être là, discrète depuis plus d'une heure quand un des hommes d'église vint me déranger dans ma béatitude. Il me fit comprendre en agitant son trousseau de clefs qu'il devait fermer l'endroit, qu'il était l'heure.
J'essayais de résister un peu à sa demande mais je finis par quitter ma place avec regret et pris la direction de la sortie. J'échangeais quelques mots avec le moine, qui m'avoua qu'en réalité, il n'en était pas un, qu'il prenait l'habit pour vendre des cartes postales et autres souvenirs aux touristes. Là il me proposa de fermer l'église moi même.. ou est-ce moi qui lui fit part de cette envie, je ne sais plus. Mais quand je récupérais le trousseau, j'eus un peu l'impression d'avoir en main un peu d'Histoire, comme si, je touchais un peu du passé. Les clefs étaient énormes, grandes, chacune faisait au moins trente centimètres.. IL faut dire aussi que les portes l'étaient aussi. Quand je fermais la première, il fallait faire deux tours, le bruit des verrous en tournant claqua comme en résonnant dans le chambranle de la porte puis comme en écho il résonna jusqu'au coeur de l'église. Je n'ai pas analysé pourquoi cela me fit tant plaisir d'accomplir cette tâche. Sans doute que détenir ces clefs m'en faisait pour un court moment comme une espèce de propriétaire et puis et surtout j'ai senti dans ces clefs comme un magnétisme, celui sans doute de toutes ces mains qui au fil des siècles les avaient maniées un jour.
Quand donc on a fini ma sœur et moi par arriver dans l'église, il n'y eut pas cette fois de choses particulières, sauf pour moi qui en retrouvant ces lieux, retrouvait mes sensations et mes anciennes visions.
Au soir de cette journée particulière pour moi me souviens aussi d'une autre scène tout à fait mémorable. A mon retour, le temps de marcher de l'autre côté de Venise il faisait nuit. Nous étions en août et, par conséquent les jours étaient déjà plus courts. Je traversais le grand canal et longeais d'un pas tranquille les quais de la Giudecca quand des clameurs d'abord puis des lumières qui irradiaient par dessus les toits me donnèrent envie de prendre une petite ruelle sombre qui semblait mener vers l'endroit où il avait l'air de se passer quelque chose. Je finis par arriver dans une espèce de no man's land, sorte de grande cour de terre où se déroulait un match de foot. Il y avait foule qui s'était massée, postée sur les petits murets étroits qui cernaient les limites du petit stade. C'était si je me souviens bien un genre match de je ne sais quelle sous division mais nous avions là Milan contre la Guidecca .. C'était très chaud et animé, il y avait même des moines habillés en robe brune qui s'énervaient autant que les autres. La scène était vraiment cocasse et toute cette vie là faisait vraiment plaisir à voir. J'ai du y rester une petite demi-heure puis ai filé vers le couvent pour ne pas avoir de remontrances des sœurs.
Claire et moi, on s'amusa à faire du bateau stop... Le premier à nous faire signe de monter à son bord était mais nous ne le savions pas encore, un éboueur.. Je ne sais plus comment on dit en italien.. Enfin donc avec sa petite péniche, il ramassait les poubelles qu'il enfournait dans le ventre de son bateau.
Là il ne travaillait pas et nous proposa une balade. Nous avons traversés avec lui le grand canal puis la Giudecca.. On ne savait pas trop où on allait en fait. Entre l'ile juive et une autre plus loin, il a arrêté le bateau sans un mot, nous nous sommes regardé ma sœur et moi un peu inquiètes, mais il ne voulait qu'effectuer la vidange de son moteur. Nous étions un peu dégoutées qu'il fasse ça là, laissant les vieilles huiles dans la mer, mais nous n'avons pas osé le manifester. Il était un peu rustre mais gentil. Il était très fier de son métier et portait un médaillon en or qu'il avait fait graver, d'un homme avec son petit balais fait à l'ancienne avec des petites brindilles de bois.
Quand il a finit, il m'a proposé de barrer sa péniche pour le retour.. La traversée du Grand Canal était un peu périlleuse, mais il s'installa à l'avant de son bateau et me laissa faire, il fallait faire attention, il y avait beaucoup d'embarcations frêles gondoles, vaporettos toutes vapeur dehors, quelques paquebots.. Quand j'arrivais de l'autre côté, alors parfois les canaux étaient très étroits et les angles pour tourner très obtus. Il fallait bien observer alors les miroirs qui aidaient à la vue et aussi crier d'un puissant ooooooh !! pour prévenir de son arrivée. Parfois j'avais le cœur qui battait vite, mais je m'en suis tirée, je ne sais pas bien comment, mais je le bateau est passé sans toucher......
Puis notre homme nous fit visiter un chantier de gondoles.. inhabituelle et originale visite. Enfin nous allâmes en partie en bateau et à pied par des espèces de terrains vagues et asséchés jusqu'à Murano. Pendant que nous marchions, il a essayé de me voler un baiser.. Je me suis esquivée en riant.
Les italiens peuvent vous proposer de faire l'amour en cinq minutes, mais je pense que pour la plupart si on acceptait franco, alors ils seraient pour le moins déconfits.. La religion est bien présente encore. Alors souvent on se sauve de tout avec l'humour.
A Murano, je dois dire que j'aurais bien voulu essayer de faire aussi gonfler le verre. Mais je n'ai pas osé demander.. Les ateliers de certains souffleurs de verre étaient juste de petites cabanes assez sobres dans lesquels il faisait une chaleur à étouffer. Mais dans cette moiteur enfumée, dans ces espèces d'antres, apparaissait la beauté. Clarté d'un rai de soleil irisant soudainement la pâte de verre soulignant la transparence, autorisant l'évidente fulgurance et nécessité d'un bleu profond, d'un rouge sang.. Dans une autre vie, sans doute, je serais souffleuse de verre.
Une autre fois un jeune homme sur un petit hors-bord assez décati, nous pris aussi en stop, nous proposant d'aller nous baigner au Lido.. Belle balade où nous foncions les cheveux au vent dans une beauté bleutée. Là bas, je sentis quelques effluves de Mort à Venise s'imposer naturellement à moi, tout y faisait songer, les vieux hôtels qui dressaient leurs blancheurs élégantes mais un peu démodées, la plage, les couleurs, il me semblait que j'allais croiser à l'ombre de quelques tissus tendus le beau Mastroianni pleurant son bel enfant.. Notre appolon qui nous avait amené jusqu'ici profita de ma rêverie alors que j'étais dans l'eau pour plonger sous l'eau et venir me frôler les cuisses..... Je le sentais prêt à profiter de la sensualité aquatique et aussi un peu de moi.. J'avais du partir en courant et riant dans l'eau pour échapper à ses escouades. Déçu, il sembla quand même ne pas m'en vouloir trop de faire l'effarouchée. Nous sommes rentrés un peu salés, cheveux emmêlés, ivres de soleil dans la nuit, et vraiment rien n'est plus apaisant, joli et tendre que de naviguer sous les étoiles dans un pareil panorama.
Voilà c'était un peu de mes Venise...
Dernière édition par kate29 le Lun 20 Déc 2010 - 16:57, édité 1 fois
Re: les petits môts...
Tu as le don de capturer le temps présent. Tes photos sont splendides.
Venise ! ah Venise! J'ai tout le temps pensé comme toi. C'est merveilleux de l'aborder de la mer.
Cela faisait partie de mes projets, hélas, cela ne s'est pas fait Jef n'a plus eu les congés nécessaires pour que nous partions et maintenant... enfin, j'espère que nous y arriverions bien un jour. C'est un rêve.
Merci à toi de le réveiller
Venise ! ah Venise! J'ai tout le temps pensé comme toi. C'est merveilleux de l'aborder de la mer.
Cela faisait partie de mes projets, hélas, cela ne s'est pas fait Jef n'a plus eu les congés nécessaires pour que nous partions et maintenant... enfin, j'espère que nous y arriverions bien un jour. C'est un rêve.
Merci à toi de le réveiller
Re: les petits môts...
Merci ma
C'est toujours bien de réveiller les rêves autrement ils s'endorment..
C'est toujours bien de réveiller les rêves autrement ils s'endorment..
Re: les petits môts...
Merci katie de partager cette bulle de vie, de beauté... d'éternité !
Mon temps s'est suspendu à tes mots, laissant mes images rejoindre les tiennes... et je me retrouve avec un sourire béat... guilleret et rêveur
Merci
Mon temps s'est suspendu à tes mots, laissant mes images rejoindre les tiennes... et je me retrouve avec un sourire béat... guilleret et rêveur
Merci
filou3- Lieutenant de vaisseau
- Messages : 348
Date d'inscription : 14/11/2009
Localisation : sur la planète bleue... peut-être !
Re: les petits môts...
Merci Kate pour ce moment de pureté qui accompagne tes voeux. A mon tour de te souhaiter la réussite de tout ce que tu entreprendras. Gros bisous
Re: les petits môts...
Balivernes et broutilles.... B & B..
Mais il y avait ça :
J’écrirai le jeudi j'écrirai le dimanche
quand je n'irai pas à l'école
j'écrirai des nouvelles j'écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j'irai jusqu'en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d'Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l'orthographe mélancoliquement
Raymond Queneau
Deux mots qui vont d'une certaine manière bien ensemble..
Étonnant que mon esprit se soit égaré ainsi à les choisir.. Aurai-je la sensation que l'on me raconte des balivernes alors que seules de simples broutilles viennent éventuellement enquiquiner mes pensées.
Non, je crois qu'encore une fois ce sont leurs sonorités qui me les ont fait élire. Quoique qu'ils se marient bien, pas si proches dans leur sens mais qui pourraient éventuellement s'allier.. Ils sont surement un peu cousins germains.. Des broutilles que ces balivernes...
Balivernes
Il me semble qu'il n'ait qu'un genre, le pluriel.. Je sens poindre encore une origine latine probable qui pourrait nous faire faire un petit voyage vers l'Italie.
En réalité, son étymologie est obscure, on en trouve un petit melting pot. Le mot dans son orthographe d'aujourd'hui apparait pour la première fois dans « La Farce de Maitre Patelin » en 1414.
Il existe aussi dans le bas latin le terme balivernia qui désigne une sorte de voile, laquelle et sur quel bateau, je ne sais pas.. Mais fait étrange, sans l'écrire, j'y avais songé..
Erreur de ma part, il peut être dit au singulier, mais s'emploie davantage au pluriel.. Et surprise, on peut le conjuguer : je baliverne, tu balivernes etc.. Oh ! que je n'eusse baliverné plus tôt .. C'est vrai qu'au fond et d'une certaine manière j'aime assez baliverner.
Le français est vraiment une langue délicieuse..
En vénitien, une baliverna est un genre de masure.. L'italie était bien là..
Mais que signifie donc exactement ce terme.. J'y vois de petits mensonges, une déformation un peu maline de la réalité..
Plus justement, il exprime des propos frivoles, une occupation légère..
J'aime tout ses synonymes, bien imagés, succulents en bouche et plein d'une connotation un peu frivole et légère: bagatelle, enfantillage, sornette, fadaise, faribole.. Ils mériteraient chacun un petit hommage portrait..
Citations : Le classique : « Je n'entends rien à ces balivernes » de Molière dans les Précieuses Ridicules
« Hé ! quel bailleur de baliverne Sont ce cy ? Or tost que je soye Payé en or ou en monnoie »
La première apparition du terme … dans Maitre Patelin
Broutilles
Des broutilles, du peu, du ça ne vaut pas le coup que l'on s'y intéresse vraiment, pourtant je vais m'y pencher moi sur celles-ci, histoire d'aller vérifier le sens des choses dites peu ou prou....
Le mot m'évoque quelque chose d'assez proche de quelque feu de pailles ou de quelques menu fretin... (tiens tiens menu fretin ..?)
L'étymologie est vague, on signale que le mot pourrait venir de brouter..
La broutille est, à l'origine, semble t-il un bourgeon axillaire de vigne. Ce bourgeon serait-il celui qu'on élimine dans la taille de celle-ci ?
Comment ce petit bourgeon est-il devenu le signifiant de petites choses inutiles et de peu de valeur ?
Il apparaît également que le mot broquille soit associé à broutille celui-ci en effet en français ancien exprimait l'idée de choses abimés, cassés, de petits riens, de bricoles.
Trouvé cet exemple : « Elle a fait cent kilomètres pour aller à la foire et a ramené quelques broquilles »..
La phrase presque sentence aurait-elle été écrite par un homme ? Les femmes au fond n'ont pas changées.. Elles aiment bien les petites choses qu'elles découvrent de ci de là, ne révélant souvent qu'à elles seules leurs charmes secrets..
Synonymes : bagatelle, bêtise, branchage, bricole, brimborion (lol), broquille, contestation, détail, fadaise (j'aime..), babiole, futilité, insignifiance, misère, niaiserie, plaisanterie, poussière, rien, vétille..
Pas trouvé de citation, on dirait bien que broutilles n'inspire pas beaucoup, mais une petite perle dans un forum... :
« Pour des broutilles mr viens d'annuler la ghoutba demain avec ses parents..... après un an qu'on soit ensemble... » l
J'aimerais assez connaître les broutilles en question..
Étonnant que mon esprit se soit égaré ainsi à les choisir.. Aurai-je la sensation que l'on me raconte des balivernes alors que seules de simples broutilles viennent éventuellement enquiquiner mes pensées.
Non, je crois qu'encore une fois ce sont leurs sonorités qui me les ont fait élire. Quoique qu'ils se marient bien, pas si proches dans leur sens mais qui pourraient éventuellement s'allier.. Ils sont surement un peu cousins germains.. Des broutilles que ces balivernes...
Balivernes
Il me semble qu'il n'ait qu'un genre, le pluriel.. Je sens poindre encore une origine latine probable qui pourrait nous faire faire un petit voyage vers l'Italie.
En réalité, son étymologie est obscure, on en trouve un petit melting pot. Le mot dans son orthographe d'aujourd'hui apparait pour la première fois dans « La Farce de Maitre Patelin » en 1414.
Il existe aussi dans le bas latin le terme balivernia qui désigne une sorte de voile, laquelle et sur quel bateau, je ne sais pas.. Mais fait étrange, sans l'écrire, j'y avais songé..
Erreur de ma part, il peut être dit au singulier, mais s'emploie davantage au pluriel.. Et surprise, on peut le conjuguer : je baliverne, tu balivernes etc.. Oh ! que je n'eusse baliverné plus tôt .. C'est vrai qu'au fond et d'une certaine manière j'aime assez baliverner.
Le français est vraiment une langue délicieuse..
En vénitien, une baliverna est un genre de masure.. L'italie était bien là..
Mais que signifie donc exactement ce terme.. J'y vois de petits mensonges, une déformation un peu maline de la réalité..
Plus justement, il exprime des propos frivoles, une occupation légère..
J'aime tout ses synonymes, bien imagés, succulents en bouche et plein d'une connotation un peu frivole et légère: bagatelle, enfantillage, sornette, fadaise, faribole.. Ils mériteraient chacun un petit hommage portrait..
Citations : Le classique : « Je n'entends rien à ces balivernes » de Molière dans les Précieuses Ridicules
« Hé ! quel bailleur de baliverne Sont ce cy ? Or tost que je soye Payé en or ou en monnoie »
La première apparition du terme … dans Maitre Patelin
Broutilles
Des broutilles, du peu, du ça ne vaut pas le coup que l'on s'y intéresse vraiment, pourtant je vais m'y pencher moi sur celles-ci, histoire d'aller vérifier le sens des choses dites peu ou prou....
Le mot m'évoque quelque chose d'assez proche de quelque feu de pailles ou de quelques menu fretin... (tiens tiens menu fretin ..?)
L'étymologie est vague, on signale que le mot pourrait venir de brouter..
La broutille est, à l'origine, semble t-il un bourgeon axillaire de vigne. Ce bourgeon serait-il celui qu'on élimine dans la taille de celle-ci ?
Comment ce petit bourgeon est-il devenu le signifiant de petites choses inutiles et de peu de valeur ?
Il apparaît également que le mot broquille soit associé à broutille celui-ci en effet en français ancien exprimait l'idée de choses abimés, cassés, de petits riens, de bricoles.
Trouvé cet exemple : « Elle a fait cent kilomètres pour aller à la foire et a ramené quelques broquilles »..
La phrase presque sentence aurait-elle été écrite par un homme ? Les femmes au fond n'ont pas changées.. Elles aiment bien les petites choses qu'elles découvrent de ci de là, ne révélant souvent qu'à elles seules leurs charmes secrets..
Synonymes : bagatelle, bêtise, branchage, bricole, brimborion (lol), broquille, contestation, détail, fadaise (j'aime..), babiole, futilité, insignifiance, misère, niaiserie, plaisanterie, poussière, rien, vétille..
Pas trouvé de citation, on dirait bien que broutilles n'inspire pas beaucoup, mais une petite perle dans un forum... :
« Pour des broutilles mr viens d'annuler la ghoutba demain avec ses parents..... après un an qu'on soit ensemble... » l
J'aimerais assez connaître les broutilles en question..
Mais il y avait ça :
J’écrirai le jeudi j'écrirai le dimanche
quand je n'irai pas à l'école
j'écrirai des nouvelles j'écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j'irai jusqu'en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d'Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l'orthographe mélancoliquement
Raymond Queneau
Re: les petits môts...
ah jackie tu es passée par là ...... j'aime quand tu viens nous voir un peu !!
Re: les petits môts...
Oui et je vais venir plus souvent, j'ai enfin la tablette que tu m'as suggérée et....j'en profite. Je vais aller mettre mon fleur au départ sur LS mais bon, je sais que je ne pourrais pas y être dimanche lundi et mardi.
Re: les petits môts...
Toujours aussi savoureux et truculents ces petits mots, merci !
Tolerance- Modérateur
- Messages : 2973
Date d'inscription : 04/04/2009
Age : 56
Localisation : Le noooord (Lille)
Re: les petits môts...
Merci, pour tes histoires sur les mots ainsi que ton récit sur Venise, ça m'a rappelé des souvenirs
Manuréva- Amiral
- Messages : 11200
Date d'inscription : 15/07/2009
Age : 78
Localisation : Nièvre
Re: les petits môts...
si la musique est un son, tout son est musique et nous n'avons pas l'habitude d'écouter
Re: les petits môts...
oui Jackie d'ailleurs je viens de voir un documentaire très intéressant sur le son sur arte.. passionnant..
Re: les petits môts...
je suis obligé de rebondir là !!!
"la musique est un cri qui vient de l'intérieur" de B.lavilliers
certes, ça ne vaut pas les références culturelles de notre Kate mais bon...
j'assume!! je connaissais René Aubry, Phillip Glass...mais pas "Penguin Café Orchestra" qui joue la bande son sur la précédente vidéo postée ! excellent ! à écouter en intégralité ICI pour qui aime le mélange Pop/Classique !
pour ce qui est de la Sérénissime...je viens seulement de lire ...et me rappelle mon séjour passé il y a 20 ans, en Mai...bouh ça ne me rajeunit pas !
d'abord notre arrivée par la gare, à l'aube, quelques marches et nous sommes au bord du Grand Canal ! sans activité, une eau plate, un soleil qui s'étire mollement, éclairant à peine nos mines fatiguées d'une traversée du Val d'Aoste, du Piémont, de la Lombardie et de la Vénétie par les rails! partageant banquettes, strapontins et odeurs de chaussettes ! vite oubliées par le décor de cinéma qui s'offre à nous !
on ne choisit pas alors le seul hôtel ouvert qui nous laisse une chambre alors à mi-tarif ...pour 4h !
puis alors que nous visitons la Cité, on s'arrête dans une église réformée malheureusement pleine pour la nuit suivante, mais qui nous accueille pour assister à un concert classique privé! nous, sac-au-dos, en jogging, dans un lieu "sacré?" et superbe, écoutant violon, voix et piano ! parmi des habitués et amis des quelques Frères de la Communauté...quand tout à coup, tout s'arrête! une voix extérieure puissante couvrant le lyrisme de l'intérieur de son bel canto "Ô sole mio..." nos interprètes laissent passer l'Orage, dans un sourire entendu de tous, puis reprennent comme si de rien n'était...c'est ça aussi Venise !
un peu à l'écart du centre touristique, un chantier naval, fabricant de gondoles, au bord d'un petit canal, à l'activité ralentie...fermé aujourd'hui...peut-être...j'ai retrouvé l'endroit grâce à wikipédia, c'était le long du Rio Di San Trovaso sur le Campo San Trovaso !!
face à l'Arsenale, de loin, un enterrement sur les flots, vers l'île San Michele, quinzaine de gondoles...noires , forcément...en accord!
les éboueurs aussi, motorisés eux, qui s'avancent dans les canaux et rios, chargeant leur barque sans se soucier des papiers qui tombent à côté...le côté un peu sale de Venise...
mais ce que nous retenons, c'est la lumière! plein les mirettes! partout, sur les pierres blanches de l'Accadémia,, sur les briques rouges du Campanile, dans les cours, sur les ponts, sur les places, sur les canaux, sur les toits...c'est à voir et revoir ! on ne s'en lassait pas !
dommage du peu, nous avons passé 2 nuits seulement puis retraversé l'Italie du Nord en bus jusqu'à Milan, s'arrêtant chaque jour ici à Vérone, à Padoue, là à Brescia, puis Sirmione et le lac de Garde! un site superbe ! et pas seulement son château ! une chambre chez une mama très agée, avec frigo sur le palier...
et ultime péripétie, le retour en train jusqu'à...Modane , où nous avons repris le bus à travers la Maurienne, jusqu'à Chambéry, puis Grenoble, suite à une grève SNCF côté français!
sympa la montagne en bus...un détail
si je me souviens d'autre chose...je reviendrai...promis !
Dom
"la musique est un cri qui vient de l'intérieur" de B.lavilliers
certes, ça ne vaut pas les références culturelles de notre Kate mais bon...
j'assume!! je connaissais René Aubry, Phillip Glass...mais pas "Penguin Café Orchestra" qui joue la bande son sur la précédente vidéo postée ! excellent ! à écouter en intégralité ICI pour qui aime le mélange Pop/Classique !
pour ce qui est de la Sérénissime...je viens seulement de lire ...et me rappelle mon séjour passé il y a 20 ans, en Mai...bouh ça ne me rajeunit pas !
d'abord notre arrivée par la gare, à l'aube, quelques marches et nous sommes au bord du Grand Canal ! sans activité, une eau plate, un soleil qui s'étire mollement, éclairant à peine nos mines fatiguées d'une traversée du Val d'Aoste, du Piémont, de la Lombardie et de la Vénétie par les rails! partageant banquettes, strapontins et odeurs de chaussettes ! vite oubliées par le décor de cinéma qui s'offre à nous !
on ne choisit pas alors le seul hôtel ouvert qui nous laisse une chambre alors à mi-tarif ...pour 4h !
puis alors que nous visitons la Cité, on s'arrête dans une église réformée malheureusement pleine pour la nuit suivante, mais qui nous accueille pour assister à un concert classique privé! nous, sac-au-dos, en jogging, dans un lieu "sacré?" et superbe, écoutant violon, voix et piano ! parmi des habitués et amis des quelques Frères de la Communauté...quand tout à coup, tout s'arrête! une voix extérieure puissante couvrant le lyrisme de l'intérieur de son bel canto "Ô sole mio..." nos interprètes laissent passer l'Orage, dans un sourire entendu de tous, puis reprennent comme si de rien n'était...c'est ça aussi Venise !
un peu à l'écart du centre touristique, un chantier naval, fabricant de gondoles, au bord d'un petit canal, à l'activité ralentie...fermé aujourd'hui...peut-être...j'ai retrouvé l'endroit grâce à wikipédia, c'était le long du Rio Di San Trovaso sur le Campo San Trovaso !!
face à l'Arsenale, de loin, un enterrement sur les flots, vers l'île San Michele, quinzaine de gondoles...noires , forcément...en accord!
les éboueurs aussi, motorisés eux, qui s'avancent dans les canaux et rios, chargeant leur barque sans se soucier des papiers qui tombent à côté...le côté un peu sale de Venise...
mais ce que nous retenons, c'est la lumière! plein les mirettes! partout, sur les pierres blanches de l'Accadémia,, sur les briques rouges du Campanile, dans les cours, sur les ponts, sur les places, sur les canaux, sur les toits...c'est à voir et revoir ! on ne s'en lassait pas !
dommage du peu, nous avons passé 2 nuits seulement puis retraversé l'Italie du Nord en bus jusqu'à Milan, s'arrêtant chaque jour ici à Vérone, à Padoue, là à Brescia, puis Sirmione et le lac de Garde! un site superbe ! et pas seulement son château ! une chambre chez une mama très agée, avec frigo sur le palier...
et ultime péripétie, le retour en train jusqu'à...Modane , où nous avons repris le bus à travers la Maurienne, jusqu'à Chambéry, puis Grenoble, suite à une grève SNCF côté français!
sympa la montagne en bus...un détail
si je me souviens d'autre chose...je reviendrai...promis !
Dom
Re: les petits môts...
Ah merci Dom !!
Nous avons mis semble-t-il nos pas dans les mêmes errances émerveillées.. Oui Venise reste une ville ouverte à la beauté.. Un rêve éveillé.. Il faudra aussi que j'y retourne bientôt.. retrouver cette essence là si particulière.. unique..
Nous avons mis semble-t-il nos pas dans les mêmes errances émerveillées.. Oui Venise reste une ville ouverte à la beauté.. Un rêve éveillé.. Il faudra aussi que j'y retourne bientôt.. retrouver cette essence là si particulière.. unique..
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