Les belles histoires de Fleur de sel
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Re: Les belles histoires de Fleur de sel
fleurdesel 13 écrit le ven 19 jun 2009 16:10:56
12 Décembre 1987, La Désirade apparaît dans le lointain après 23 jours de traversée sur une amphitrite 43.
J'étais tombée en pamoison devant elle, quand je cherchais un embarquement pour la Transat des Alizés.
C'était ce bateau et pas un autre sur lequel je voulais m'embarquer.
Dans ma tête, je voyais Christophe Colomb avec ses caravelles arriver à Pointe à Pitre! pour moi, c'était le rêve.
Le bateau n'était pas une bête de course mais il avançait bien dans le mauvais temps. Du mauvais temps, il y en a eu, des calmes plats aussi, mais nous étions tous heureux de naviguer.
Quand la Désirade s'est profilé à l'horizon, j'ai pleuré, pleuré. J'aurais voulu que le voyage continue.
J'aurais voulu passer Panama, les Galapagos, les îles Marquises où je voulais retrouver les âmes de Gauguin et de Brel.
Hélas, les courses ont toutes une fin!
Nous avons passé les bancs des couillons et des cochons, les bien nommés parce qu'ils reçoivent les quilles des navigateurs ignorant que les Caraîbes ont adopté le système de balisage Américain(vert à babord et rouge à tribord) alors qu'en Europe c'est le contraire.
Les copains nous attendaient, les bouteilles de rhum à la main. Sans avoir bu, j'ai mis pied à terre. Le quai en béton tangait.
J'ai la souvenance d'avoir été envahie par une étrange moiteur. Une odeur sucrée s'échappait de la terre et l'on entendait chanter de curieux crapeauds.
Oui l'air était doudou!
Après une semaine passée à accueillir les arrivants et les fêtes qui en découlaient, le bateau est parti pour Mari-Galante où la place de St Louis était envahie par des hommes, assis par terre, la bouteille de rhum à côté d'eux.
La Désirade, peu visitée parce que sauvage et difficile d'accés.
Petite Terre, hantée par le fantôme de Jacques Brel.
Les Saintes ! Les Saintes! Terre de légendes!
j'ai adoré les Saintes du premier coup d'oeil.
Nous avons jeté l'ancre dans l'anse du pain de sucre. Cette anse ronde, entourée d'un morne sur lequel s'étageaient des habitations.
Sur la plage, se dressait les restes d'une grande maison de type colonial : la maison de Geneviève.
Geneviève mère de 10 enfants, accueillait les navigateurs et leur offrait la nourriture.
Qu'est devenue Geneviève ? sur la plage, je regardais les cailloux enfouis dans le sable, les colones de la maison. En suivant le bord de mer, mon regard a été attiré par un écriteau :"Jacques Boone cherche embarquement".
Les mancenilliers millénaires me barraient le passage et je rêvais encore aux marins de Christophe Colomb qui sont morts piqués par les feuilles venimeuses de l'arbre.
Poursuivant ma grimpette je suis arrivée devant une maison où un géant barbu me regardait avancer.
Cette terre des Saintes vit. Il me semblait qu'elle me parlait. Je devais avoir l'air dans les nuages mais après tout, je pense que c'est l'air que tous les marins affichent quand ils croient atteindre le paradis!
Ce géant m'a attirée. Je lui ai posé une quantité de question : la maison en ruine, l'embarquement, Jacques Boone ?
Jacques Boone, c'était lui!
Tous les équipiers se sont retrouvés le soir, dans sa maison qui domine la baie.
Et nous avons écouté son histoire.
Cette histoire, je vous la raconterai dans le prochain épisode....
fleurdesel 13 écrit le ven 19 jun 2009 16:10:56
12 Décembre 1987, La Désirade apparaît dans le lointain après 23 jours de traversée sur une amphitrite 43.
J'étais tombée en pamoison devant elle, quand je cherchais un embarquement pour la Transat des Alizés.
C'était ce bateau et pas un autre sur lequel je voulais m'embarquer.
Dans ma tête, je voyais Christophe Colomb avec ses caravelles arriver à Pointe à Pitre! pour moi, c'était le rêve.
Le bateau n'était pas une bête de course mais il avançait bien dans le mauvais temps. Du mauvais temps, il y en a eu, des calmes plats aussi, mais nous étions tous heureux de naviguer.
Quand la Désirade s'est profilé à l'horizon, j'ai pleuré, pleuré. J'aurais voulu que le voyage continue.
J'aurais voulu passer Panama, les Galapagos, les îles Marquises où je voulais retrouver les âmes de Gauguin et de Brel.
Hélas, les courses ont toutes une fin!
Nous avons passé les bancs des couillons et des cochons, les bien nommés parce qu'ils reçoivent les quilles des navigateurs ignorant que les Caraîbes ont adopté le système de balisage Américain(vert à babord et rouge à tribord) alors qu'en Europe c'est le contraire.
Les copains nous attendaient, les bouteilles de rhum à la main. Sans avoir bu, j'ai mis pied à terre. Le quai en béton tangait.
J'ai la souvenance d'avoir été envahie par une étrange moiteur. Une odeur sucrée s'échappait de la terre et l'on entendait chanter de curieux crapeauds.
Oui l'air était doudou!
Après une semaine passée à accueillir les arrivants et les fêtes qui en découlaient, le bateau est parti pour Mari-Galante où la place de St Louis était envahie par des hommes, assis par terre, la bouteille de rhum à côté d'eux.
La Désirade, peu visitée parce que sauvage et difficile d'accés.
Petite Terre, hantée par le fantôme de Jacques Brel.
Les Saintes ! Les Saintes! Terre de légendes!
j'ai adoré les Saintes du premier coup d'oeil.
Nous avons jeté l'ancre dans l'anse du pain de sucre. Cette anse ronde, entourée d'un morne sur lequel s'étageaient des habitations.
Sur la plage, se dressait les restes d'une grande maison de type colonial : la maison de Geneviève.
Geneviève mère de 10 enfants, accueillait les navigateurs et leur offrait la nourriture.
Qu'est devenue Geneviève ? sur la plage, je regardais les cailloux enfouis dans le sable, les colones de la maison. En suivant le bord de mer, mon regard a été attiré par un écriteau :"Jacques Boone cherche embarquement".
Les mancenilliers millénaires me barraient le passage et je rêvais encore aux marins de Christophe Colomb qui sont morts piqués par les feuilles venimeuses de l'arbre.
Poursuivant ma grimpette je suis arrivée devant une maison où un géant barbu me regardait avancer.
Cette terre des Saintes vit. Il me semblait qu'elle me parlait. Je devais avoir l'air dans les nuages mais après tout, je pense que c'est l'air que tous les marins affichent quand ils croient atteindre le paradis!
Ce géant m'a attirée. Je lui ai posé une quantité de question : la maison en ruine, l'embarquement, Jacques Boone ?
Jacques Boone, c'était lui!
Tous les équipiers se sont retrouvés le soir, dans sa maison qui domine la baie.
Et nous avons écouté son histoire.
Cette histoire, je vous la raconterai dans le prochain épisode....
fleurdesel 13 écrit le ven 19 jun 2009 16:10:56
Aristote- Modérateur
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Re: Les belles histoires de Fleur de sel
On attends la suite avec comme un gout sucré/salé dans la bouche... sans impatience mais avec envie !
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Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Jacques Boone est issu d’une famille aisée du nord de la France.
Tout jeune, il rêve, il rêve comme Marius de Pagnol, de la mer, et de bateaux.
Oui, nous avons tous des rêves, mais ce qui le différencie, c’est qu’il ira jusqu’au bout de ses rêves.
Il quitte sa famille pour aller travailler dans une plantation de café au Cameroun d’avant l’indépendance, puis dans une scierie. Il devient fabriquant de cercueils, chercheur d’or et de diamant.
Tout ça pour financer la construction, de ses propres mains, d’un joli sloop de 10 mètres, le BINGA. Construit dans la forêt vierge, à plus de 500Kms de l’Atlantique, il sera hissé sur le toit d’un vieil autobus, et traversera les forêts, les villes à 5 Kms à l’heure.
Toujours à la recherche d’argent, on retrouve le BINGA et son skipper faisant la contrebande de whisky, le pillage des épaves, le long de la côte de l’Afrique et traverse l’Atlantique pour sillonner les Antilles du Nord au Sud en faisant du charter.
A l’heure où les flottilles de bateaux se font rares aux Antilles, il lance la pratique du charter.
Puis il découvre les Saintes et l’anse du Pain de Sucre, où il jettera l’ancre de son BINGA.
Et il rêve Jacques Boone! Une maison dominant la baie! Son bateau à l’ancre! Le bonheur!
Là, notre conteur s’arrête de parler et laisse son regard d’acier errer par-dessus nos têtes. Un voile humide trouble son regard. Et il pense, il pense à son BINGA coulé sur le récif de la baie.
En 1984, les Saintois le prenaient pour un fou.
« Cette maison, faite de mes mains dans ce coin perdu d’une île de pêcheurs, sans eau ni électricité et Bouygues télécom qui n’était pas encore là (qui ne l’ai toujours pas d’ailleurs) je l’ai construite au-dessus de la plage qui fait la joie des touristes mais qui, à l’époque disparaissait sous les mancenilliers. Ces arbres dont les marins de Christophe Colomb ont fait la douloureuse découverte.
« En effet, leurs fruits qui ressemblent à une mini pomme, sont tout ce qu’il y a de plus toxique.
« Une sève acide suinte de l’arbre et peut percer un vêtement ».
Toujours inventif, pendant la construction de sa maison, Boone enjoignait les autochtones de remonter une pierre chaque fois qu’ils remontaient de la plage. Une pierre, une bière, c’était le contrat.
De l’extérieur, la maison est accueillante. A l’intérieur, elle ressemble à un bateau.
Après la maison, il construisit des appartements, des bungalows qu’il louera.
Nous avons quitté Jacques Boone avec regret. La lune éclairait déjà la plage. Ce soir là, nous avons regagné nos couchettes en silence.
Décembre 2004 -
Je suis allée retrouver mon filleul qui fait le tour du monde avec ses parents et qui se trouvait, à l’époque, à la Guadeloupe.
Nous avons jeté l’ancre dans l’anse du Pain de Sucre.
Le paysage avait changé. Les maisons avaient fleuri sur les pentes de la colline, des hôtels aussi. La maison de Jacques Boone disparaissait sous les bougainvilliers. Le pire, c’est la plage! La maison de Geneviève rasée a fait place à une grande villa ceinte d’un mur qui longe la plage!
Allais-je revoir Jacques Boone ? Avec Patricia nous avons grimpé le chemin et là j’ai pu constater qu’il n’y avait plus de mancenilliers, Les cailloux du chemin ont disparu.
Les bougainvilliers immenses mauves, rouges, roses flambent au soleil et cachent en partie la maison. Sur un panneau en bois est écrit : Taverne et hospices!
Nous hésitons, mais la porte s’ouvre et le géant est toujours là.
Ses cheveux sont plus rares et ceux qui restent, ont pris une belle couleur laiteuse. Il marche difficilement et parle doucement. Les mots qui sortent de sa bouche ont des difficultés à sortir. Et je sens sa respiration qui siffle.
J’ai un pincement au cœur. C’est difficile de voir un héros tomber!
Il nous accueille avec joie. Il aime recevoir, être entouré et souvent il hèle sur le pas de la porte, les passants pour leur raconter son histoire.
Il aime se raconter Jacques Boone et pour Patricia, il raconte ses aventures.
Depuis mon dernier passage, il a peint une multitude de tableaux.
Il a bâti aussi, des bungalows qu’il nous fait visiter.
Il fait de la location et les touristes qu’il reçoit, peuplent ses journées.
Il s’est assis et un jeune homme lui donne des médicaments.
C’est d’une voix cassée qu’il nous dit :
« J’ai mené une vie d’aventurier, j’ai vécu de grandes choses, j’ai rencontré des échantillons d’humanité les plus divers. Tous les océans (surtout les plus chauds en fait) m’ont vu passer, mais finalement, que va-t-il rester après ma mort »
Boone réalise que toute trace de passage sur terre s’effacera avec sa disparition.
Son seul regret, c’est de ne pas avoir de fils pour lui laisser son patrimoine.
« des femmes, j’en ai connues. Je les aimais toutes mais j’ai souvent été déçu »
Son regard se voile. Sa voix se tait.
Il m’a donné son dernier livre « trésors aux Saintes » qu’il a écrit récemment et qui retrace sa recherche dans l’île d’un fameux trésor caché par les autochtones lors de l’invasion des Saintes par les Anglais.
Nous le quittons avec regret et c’est pensives que nous dévalons le chemin et regagnons la plage sur laquelle s’ébattent les enfants laissés à la garde du papa et du parrain.
Septembre 2008 -
Des amis sont partis aux Saintes et ont loué un bungalow. Jacques Boone n’était pas là.
En octobre, un mail m’apprend la disparition de Jacques Boone.
Jacques, bien que tu n’ais pas de fils pour te succéder, saches que tu seras toujours dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance de t’approcher.
Tu hanteras à jamais l’anse du Pain de Sucre et tu deviendras légende.
Il laisse ses livres : Viva Banga. La ficelle à l’ancre. Le voilier de la forêt vierge et l’opuscule Trésor aux Saintes.
-oOo-
Les Saintes est une terre qui grouille de légendes et j’en raconterai une un jour prochain…….
Tout jeune, il rêve, il rêve comme Marius de Pagnol, de la mer, et de bateaux.
Oui, nous avons tous des rêves, mais ce qui le différencie, c’est qu’il ira jusqu’au bout de ses rêves.
Il quitte sa famille pour aller travailler dans une plantation de café au Cameroun d’avant l’indépendance, puis dans une scierie. Il devient fabriquant de cercueils, chercheur d’or et de diamant.
Tout ça pour financer la construction, de ses propres mains, d’un joli sloop de 10 mètres, le BINGA. Construit dans la forêt vierge, à plus de 500Kms de l’Atlantique, il sera hissé sur le toit d’un vieil autobus, et traversera les forêts, les villes à 5 Kms à l’heure.
Toujours à la recherche d’argent, on retrouve le BINGA et son skipper faisant la contrebande de whisky, le pillage des épaves, le long de la côte de l’Afrique et traverse l’Atlantique pour sillonner les Antilles du Nord au Sud en faisant du charter.
A l’heure où les flottilles de bateaux se font rares aux Antilles, il lance la pratique du charter.
Puis il découvre les Saintes et l’anse du Pain de Sucre, où il jettera l’ancre de son BINGA.
Et il rêve Jacques Boone! Une maison dominant la baie! Son bateau à l’ancre! Le bonheur!
Là, notre conteur s’arrête de parler et laisse son regard d’acier errer par-dessus nos têtes. Un voile humide trouble son regard. Et il pense, il pense à son BINGA coulé sur le récif de la baie.
En 1984, les Saintois le prenaient pour un fou.
« Cette maison, faite de mes mains dans ce coin perdu d’une île de pêcheurs, sans eau ni électricité et Bouygues télécom qui n’était pas encore là (qui ne l’ai toujours pas d’ailleurs) je l’ai construite au-dessus de la plage qui fait la joie des touristes mais qui, à l’époque disparaissait sous les mancenilliers. Ces arbres dont les marins de Christophe Colomb ont fait la douloureuse découverte.
« En effet, leurs fruits qui ressemblent à une mini pomme, sont tout ce qu’il y a de plus toxique.
« Une sève acide suinte de l’arbre et peut percer un vêtement ».
Toujours inventif, pendant la construction de sa maison, Boone enjoignait les autochtones de remonter une pierre chaque fois qu’ils remontaient de la plage. Une pierre, une bière, c’était le contrat.
De l’extérieur, la maison est accueillante. A l’intérieur, elle ressemble à un bateau.
Après la maison, il construisit des appartements, des bungalows qu’il louera.
Nous avons quitté Jacques Boone avec regret. La lune éclairait déjà la plage. Ce soir là, nous avons regagné nos couchettes en silence.
Décembre 2004 -
Je suis allée retrouver mon filleul qui fait le tour du monde avec ses parents et qui se trouvait, à l’époque, à la Guadeloupe.
Nous avons jeté l’ancre dans l’anse du Pain de Sucre.
Le paysage avait changé. Les maisons avaient fleuri sur les pentes de la colline, des hôtels aussi. La maison de Jacques Boone disparaissait sous les bougainvilliers. Le pire, c’est la plage! La maison de Geneviève rasée a fait place à une grande villa ceinte d’un mur qui longe la plage!
Allais-je revoir Jacques Boone ? Avec Patricia nous avons grimpé le chemin et là j’ai pu constater qu’il n’y avait plus de mancenilliers, Les cailloux du chemin ont disparu.
Les bougainvilliers immenses mauves, rouges, roses flambent au soleil et cachent en partie la maison. Sur un panneau en bois est écrit : Taverne et hospices!
Nous hésitons, mais la porte s’ouvre et le géant est toujours là.
Ses cheveux sont plus rares et ceux qui restent, ont pris une belle couleur laiteuse. Il marche difficilement et parle doucement. Les mots qui sortent de sa bouche ont des difficultés à sortir. Et je sens sa respiration qui siffle.
J’ai un pincement au cœur. C’est difficile de voir un héros tomber!
Il nous accueille avec joie. Il aime recevoir, être entouré et souvent il hèle sur le pas de la porte, les passants pour leur raconter son histoire.
Il aime se raconter Jacques Boone et pour Patricia, il raconte ses aventures.
Depuis mon dernier passage, il a peint une multitude de tableaux.
Il a bâti aussi, des bungalows qu’il nous fait visiter.
Il fait de la location et les touristes qu’il reçoit, peuplent ses journées.
Il s’est assis et un jeune homme lui donne des médicaments.
C’est d’une voix cassée qu’il nous dit :
« J’ai mené une vie d’aventurier, j’ai vécu de grandes choses, j’ai rencontré des échantillons d’humanité les plus divers. Tous les océans (surtout les plus chauds en fait) m’ont vu passer, mais finalement, que va-t-il rester après ma mort »
Boone réalise que toute trace de passage sur terre s’effacera avec sa disparition.
Son seul regret, c’est de ne pas avoir de fils pour lui laisser son patrimoine.
« des femmes, j’en ai connues. Je les aimais toutes mais j’ai souvent été déçu »
Son regard se voile. Sa voix se tait.
Il m’a donné son dernier livre « trésors aux Saintes » qu’il a écrit récemment et qui retrace sa recherche dans l’île d’un fameux trésor caché par les autochtones lors de l’invasion des Saintes par les Anglais.
Nous le quittons avec regret et c’est pensives que nous dévalons le chemin et regagnons la plage sur laquelle s’ébattent les enfants laissés à la garde du papa et du parrain.
Septembre 2008 -
Des amis sont partis aux Saintes et ont loué un bungalow. Jacques Boone n’était pas là.
En octobre, un mail m’apprend la disparition de Jacques Boone.
Jacques, bien que tu n’ais pas de fils pour te succéder, saches que tu seras toujours dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance de t’approcher.
Tu hanteras à jamais l’anse du Pain de Sucre et tu deviendras légende.
Il laisse ses livres : Viva Banga. La ficelle à l’ancre. Le voilier de la forêt vierge et l’opuscule Trésor aux Saintes.
-oOo-
Les Saintes est une terre qui grouille de légendes et j’en raconterai une un jour prochain…….
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Merci encore et toujours de nous faire partager ces moments.
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Les belles histoires de Fleur de sel
Nous nous installons confortablement... làààà !
Jackie, tu peux nous raconter ici quand tu veux...
Jackie, tu peux nous raconter ici quand tu veux...
Aristote- Modérateur
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Re: Les belles histoires de Fleur de sel
15 décembre 1987,
Nous jetons l'ancre dans la baie de Marigot, située au nord de l'île des Saintes entre le morne Mire supportant le Fort Napoléon et le Morne Morel qui conserve le fort Caroline.
Au fond de la baie, un grand chantier naval et un grand hotel.
Je n'aime pas cette baie, l'eau est sombre et le soleil est caché par le morne Mire.
Je ressens une impression bizarre et n'ai pas envie de plonger dans l'eau.
Le lendemain, en balade au Bourg, j'explique mes sentiments ressentis, à une habitante du village.
Elle sourie et me raconte :
"L'histoire commence à Brest le 27/2/1822. Ce jour-là la frégate NEREIDE appareille pour une campagne aux Amériques. A son bord, Christophe Paulin de Poix chevalier de Fréminville, officier en second, royaliste, d'authentique noblesse, artiste et passionné de sciences.
" Après une longue traversée, la frégate mouille à Terre de Haut le 20/7/1822.
" Aux Saintes, l'officier se livre à son passe-temps favori, les sciences naturelles et non à la course aux demoiselles. Au point que les jeunes filles se languissent du manque de galanterie de cette nouvelle génération d'officiers savants à laquelle Fréminville donne le ton.
" le 6 septembre, voulant ramasser un coquillage dans la baie de Marigot, il est roulé par une forte vague. Comme beaucoup de marins de l'époque, il ne sait pas nager, mais il est rejeté, inanimé, sur les rochers. Il sera sauvé.
" Le 9 septembre, il sort de sa fièvre comateuse et découvre qu'il est soigné dans une demeure bourgeoise. A son chevet, une jeune fille de 19 ans le veille.
Le marin en tombe amoureux sur le coup et sa convalescence n'en passe que plus vite.
" Le 17, tristesse il est obligé d'aller chasser les Bonapartistes réfugiés à St Barthélémy. A son retour, les amoureux reprennent le fil de leurs promenades dans l'île.
"Puis de nouveau, c'est le départ pour aller aux trousses de lbéraux et d'esclaves vengeurs.
"Caroline supporte mal les séparations. Elle perd courage après avoir plusieurs fois aperçu, au large des Saintes, la Néréide. Elle croyait avoir perdu son amoureux à tout jamais.
"Lorsque Fréminville retrouve Terre du Haut le 6 décembre, c'est pour découvrir la maison déserte et la porte close.
"Plus loin, une tombe fraîche, celle de Caroline morte une semaine auparavant.
"Abattu par le chagrin, il emporte des vetements en souvenir de la jeune fille et reprend la mer.
"Il naviguera 6 années encore, reviendra dans les Amériques jusqu'à sa retraite qu'il prend à Brest.
" Dans sa nouvelle vie, il tient un salon littéraire et savant comme un vieux prince éclairé du siècle précédent.
" Il ne parle plus des Saintes mais il en rêve. "En errant sur les tristes et désertes rives de la Bretagne, mes yeux cherchent toujours à l'horizon, les palmiers et les Mornes des Saintes.
"Il apparaît de plus en plus à son entourage, vétu d'un costume féminin et maquillé avec outrance.
"L'image de Caroline le possède.
"Il rédige ses mémoires.
"Possédé par ses nostalgies d'amant solitaire, il s'éteindra à l'âge de 61 ans"
Belle histoire qui hante la baie de Marigot.
En fait, chaque anse comporte une histoire et on le ressent lorsqu'on met le pied sur la plage. Et là, c'est en entrant dans la baie que j'ai frémis.
L'air sucré que l'on respire, la chaleur veloutée du soleil, la fragilité du sol dans lequel nos pieds s'enfoncent. Tout est magique! et l'on sent comme remonté à la surface, tous les personnages qui ont vécu dans ces lieux
Nous jetons l'ancre dans la baie de Marigot, située au nord de l'île des Saintes entre le morne Mire supportant le Fort Napoléon et le Morne Morel qui conserve le fort Caroline.
Au fond de la baie, un grand chantier naval et un grand hotel.
Je n'aime pas cette baie, l'eau est sombre et le soleil est caché par le morne Mire.
Je ressens une impression bizarre et n'ai pas envie de plonger dans l'eau.
Le lendemain, en balade au Bourg, j'explique mes sentiments ressentis, à une habitante du village.
Elle sourie et me raconte :
"L'histoire commence à Brest le 27/2/1822. Ce jour-là la frégate NEREIDE appareille pour une campagne aux Amériques. A son bord, Christophe Paulin de Poix chevalier de Fréminville, officier en second, royaliste, d'authentique noblesse, artiste et passionné de sciences.
" Après une longue traversée, la frégate mouille à Terre de Haut le 20/7/1822.
" Aux Saintes, l'officier se livre à son passe-temps favori, les sciences naturelles et non à la course aux demoiselles. Au point que les jeunes filles se languissent du manque de galanterie de cette nouvelle génération d'officiers savants à laquelle Fréminville donne le ton.
" le 6 septembre, voulant ramasser un coquillage dans la baie de Marigot, il est roulé par une forte vague. Comme beaucoup de marins de l'époque, il ne sait pas nager, mais il est rejeté, inanimé, sur les rochers. Il sera sauvé.
" Le 9 septembre, il sort de sa fièvre comateuse et découvre qu'il est soigné dans une demeure bourgeoise. A son chevet, une jeune fille de 19 ans le veille.
Le marin en tombe amoureux sur le coup et sa convalescence n'en passe que plus vite.
" Le 17, tristesse il est obligé d'aller chasser les Bonapartistes réfugiés à St Barthélémy. A son retour, les amoureux reprennent le fil de leurs promenades dans l'île.
"Puis de nouveau, c'est le départ pour aller aux trousses de lbéraux et d'esclaves vengeurs.
"Caroline supporte mal les séparations. Elle perd courage après avoir plusieurs fois aperçu, au large des Saintes, la Néréide. Elle croyait avoir perdu son amoureux à tout jamais.
"Lorsque Fréminville retrouve Terre du Haut le 6 décembre, c'est pour découvrir la maison déserte et la porte close.
"Plus loin, une tombe fraîche, celle de Caroline morte une semaine auparavant.
"Abattu par le chagrin, il emporte des vetements en souvenir de la jeune fille et reprend la mer.
"Il naviguera 6 années encore, reviendra dans les Amériques jusqu'à sa retraite qu'il prend à Brest.
" Dans sa nouvelle vie, il tient un salon littéraire et savant comme un vieux prince éclairé du siècle précédent.
" Il ne parle plus des Saintes mais il en rêve. "En errant sur les tristes et désertes rives de la Bretagne, mes yeux cherchent toujours à l'horizon, les palmiers et les Mornes des Saintes.
"Il apparaît de plus en plus à son entourage, vétu d'un costume féminin et maquillé avec outrance.
"L'image de Caroline le possède.
"Il rédige ses mémoires.
"Possédé par ses nostalgies d'amant solitaire, il s'éteindra à l'âge de 61 ans"
Belle histoire qui hante la baie de Marigot.
En fait, chaque anse comporte une histoire et on le ressent lorsqu'on met le pied sur la plage. Et là, c'est en entrant dans la baie que j'ai frémis.
L'air sucré que l'on respire, la chaleur veloutée du soleil, la fragilité du sol dans lequel nos pieds s'enfoncent. Tout est magique! et l'on sent comme remonté à la surface, tous les personnages qui ont vécu dans ces lieux
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Merci Jackie !
Aristote- Modérateur
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Localisation : Nantes
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Jolies histoires joliment racontées. entre jackie et Kate les pôvres conteurs que nous sommes on des complexes à narrer leur historiette.
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Ne crois pas ça Roger, tu nous a joliment raconté ton voyage. Je le répète, c'est comme si j'avais été sur le voilier!
je me revoyais avec les copains partageant le vin et le saucisson, faire les manoeuvres, jeter l'ancre. Super ton récit Roger!
je me revoyais avec les copains partageant le vin et le saucisson, faire les manoeuvres, jeter l'ancre. Super ton récit Roger!
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
BALADE EN POLYNESIE
Nous voilà arrivés. L’avion se pose sur le tarmac. Tahiti ! Le rêve!
Dans le hall, des vahinés souriantes nous accueillent au son des ukulélés. Elles nous offrent des fleurs de tiaré. D’un coup, la fatigue du voyage s’envole!
J’ai l’impression d’être entourée d’un voile de douceur, tant l’air est suave.
Mes amis sont là : Patou, Alain et les enfants: Océane, Tony, Maxime et mon filleul Arthur, Ia orana les amis !
Ils ont quitté Marseille il y a 6 ans et se trouvent actuellement à Tahiti. Je suis allée les voir dans tous les pays qu’ils ont traversés : l’Espagne d’abord, Gibraltar, les Canaries, la Martinique, la Guadeloupe, Cuba, Panama et maintenant, le pays des rêves!
Ils m’ont offert des colliers de fleurs qui répandent leur odeur magique et j’ai un sourire béat qui ne disparaîtra qu’à mon retour.
Oui, les odeurs il y en a partout : les odeurs de vanille se mélangent aux parfum des fleurs de tiaré, d’hibiscus, des bougainvilliers, des flamboyants. Les couleurs font un feu d’artifice. Est-ce cette senteur que la terre exhale qui m’hypnotise et me laisse toute alanguie.
Le pick-up où les enfants se sont entassés sur la plateforme, nous mène à la marina de Taïna à Punaauia.. L’annexe nous attend et nous permet de regagner le catamaran qui est mouillé au milieu du lagon.
Nous passons entre les bateaux qui ont jetés l’ancre. Et je songe à Slocum, le ler circumnavigateur qui est passé dans ces eaux. A Alain Gerbault aussi, cet aviateur qui n’a pas hésité à changer de vie pour partir sur son « Firecrest ». Amoureux de la Polynésie, il ne cessera jamais de défendre sa cause et fera revivre les traditions locales. Ces cendres reposent d’ailleurs à Bora-Bora. Je pense aussi à Moitessier qui a mené son Joshua dans ces eaux limpides.
Oui, que cherchent-ils ou que fuient-ils ces navigateurs venus si nombreux de si loin ? Courent-ils après le paradis ou partent-ils à la recherche d’eux-mêmes.
Ils sont là, entassés les uns sur les autres. L’état a crée une taxe appelée « papeetisation », chère cette taxe! Pour un catamaran et 5 personnes, 25000€ à verser pour pouvoir passer le restant de ses jours dans les eaux de la Polynésie Française. Dans l’impossibilité de payer, vous ne pouvez y rester qu’un an, ceci pour limiter l’immigration. Oui, ici le paradis se monnaye!
Je prends possession de ma cabine, large, aérée qui s’ouvre sur l’océan. Devant la salle de bain, par un hublot hermétique, je peux voir le fond marin où nagent des poissons perroquets aux couleurs chatoyantes et une murène qui est venue me rendre visite. Elle me regarde agressive, heureusement la vitre nous isole!
Une coursive mène à la cabine de mes amis ; des escaliers montent vers la cuisine, immense la cuisine, presque comme dans une maison. La table à carte avec tous les instrument nécessaires à la navigation, sépare le salon de la cuisine.
Une banquette entoure une grande table ovale. Devant, les baies panoramiques nous laissent voir le décors fantastique du lagon.
Après avoir rangé toutes mes affaires, nous avons passé des heures et des heures à discuter dans le cockpit du bateau. Nous avions tant de choses à nous dire, 2 ans d’absence à combler!
Pour fêter nos retrouvailles, nous avons sorti le champagne. Premier « manuia » d’une longue série!
La nuit nous a surpris encore en train de papoter. La nuit tombe très tôt à Tahiti 18heures! Je regarde les lumières de la ville briller dans la nuit et la lune nous éclairer.
Demain, nous partirons pour l’île sœur : MO’OREA!
A Tahiti, les habitants se couchent tôt mais se lèvent tôt aussi. A 6heures, nous étions tous devant notre petit déjeuner et regardions le soleil croître au-dessus de la colline.
L’ancre est relevée, nous sortons du lagon par la passe. Mes amis me racontent qu’il y a un mois des plongeurs en bouteille ont disparu. On a retrouvé une bouteille de plongée dans le ventre d’un requin citron!!!!
Brrr! Je n’irais pas me baigner dans les passes, ni faire du surf! J’ai une peur viscérale de ces squales.
Une houle désagréable nous bouscule un peu. Le vent est de 16Noeuds et le cata marche à 9 nœuds. Il ne réagit pas de la même façon qu’un monocoque. Alors que ce dernier glisse sur l’eau, le catamaran au près bon plein, tape dans la vague.
Pour notre bonheur, le vent passe sur l’arrière. C’est à ll nœuds que nous abordons la passe de Vaiaré sur Mo’orea.
Les voiles affalées, nous longeons la côte, à l’abri de la barrière de corail et nous contemplons le paysage :
J’admire la montagne dont les flancs sont recouverts d’une luxuriante végétation : les bananiers, les flamboyants dont les pieds trempent dans l’eau.
De magnifiques farés, ces curieuses maisons sur pilotis au toit en feuille de pandanus peuplent le rivage.
Devant nous se dresse le Mont Mou’a puta qui est dans l’alignement du Mont Rotui. Et j’écoute ce qu’ils me racontent….
« Une nuit, HIRO (le tricheur) et sa bande de voleurs, venant de Rai’atea, arrivèrent à Mo’orea pour voler le Mont Rotui.
« Ils attachèrent de longues lianes au sommet de la montagne et commencèrent à tirer. Ils réussirent à détacher cette portion de l’île, comme en témoigne encore, la formation des deux baies : OPUNOHU et COOK.
« PAI, qui se trouvait à Punaauia (sur Tahiti), fut réveillé par un rêve prémonitoire. Il se leva et gravit la colline de Tata’a et jeta sa lance sur Mo’orea.
« Après avoir traversé la mer, elle perça un grand trou dans un sommet connu depuis, sous le nom de Mou’a puta ou MONTAGNE PERCEE.
« continuant sa course, comme une météore, la lance arriva dans le sud de Ra’iatea et se ficha dans le sommet de la colline qui reste échancrée depuis.
« Les coqs de Mo’orea, réveillés par la vibration de la lance, se mirent à chanter, ce qui incita les voleurs à prendre la fuite au plus vite.
« Cependant Hiro et sa bande, réussirent à arracher, sur le flanc du Rotui, un morceau de colline en forme de cône, qu’ils emmenèrent avec eux à Ra’iatea et qu’ils installèrent non loin du rivage de OPOA.
« Cette colline s’y trouve toujours. Elle est couverte de petit toa (arbres de fer) semblables à ceux du Mont Rotui et contrastent étrangement avec la végétation environnante. »
C’est une jolie légende qui survit de nos jours et fait partie de notre histoire.
J’ai pris la barre et, lentement, je passe entre les « patates » coralliennes. Alain surveille devant le radar, Patou à l’étrave du bateau, Océane sur babord, Jef sur tribord et Maxime est juché sur une des flèches et me prévient lorsqu’il voit des récifs.
Je ne peux pas profiter du spectacle mais j’entend les exclamations de joie d’Arthur lorsqu’il aperçoit des bénitiers éclatant de couleurs ou une raie qui file sous la coque.
Dans cette eau divinement turquoise, nous jetons l’ancre. Dès que le catamaran est stabilisé, nous plongeons dans ce bleu limpide. Enfin, plonger ? Moi je me glisse avec suspicion et je surveille à droite, à gauche, sous l’eau pour voir si un requin ne s’aventurerait pas dans les parages.
- ils sont gentils, me disent mes amis, ceux sont des pointes noires, tu ne risques rien!
Les pointes blanches aussi sauf s’ils sont en bande!
Mais je ne verrais les pointes qu’une fois dans l’eau et je n’aime pas ces squales! Un peu de nage puis je suis remontée me sécher sur le pont.
Le lagon est abrité par la barrière de corail qui coupe la houle de l’océan. Allongée sur le pont, j’écoute les vagues qui viennent frapper le récif et j’aperçois leur crête blanche qui éclabousse le corail.
C’est Noël et le soleil brille. Il fait très chaud. Une moiteur douce m’enveloppe et il est difficile de se sortir de cette torpeur.
Mais il faut se secouer; il faut préparer le réveillon!
Tony a ramené d’Apataki dans les Tuamotu, une dizaine de grosses langoustes qu’il a pêchées dans la ferme perlière de son père. 10 langoustes! De quoi se passer l’envie. Enfin, moi, je les adore et je me souviens lors d’un voyage à la Martinique en avoir ramassé une quarantaine avec mon amie Patou.
Elles étaient là les langoustes, rangées l’une à côté de l’autre. J’armais mon fusil et la flèche tombait, une fois, deux fois, trois fois… Patou a failli se noyer de rire!!!
Mais je suis tenace et nous les avons eu ces langoustes et en avons mangées tous les jours.
Pendant qu’elles cuisent dans l’eau, je prépare le foie gras ramené de France. Je l’avais caché dans des chaussettes, au fond d’un sac, les douanes Américaines interdisent toute nourriture, même si nous ne sommes qu’en transit sur leur sol.
Elles nous ont d’ailleurs ouvert un sac un tampon l’ attestant. A l’arrivée, 2 bouteilles de Gigondas étaient absentes! Quelqu’un a dû passer un bon noël!!! Heureusement, le champagne,le whisky et d’autres bouteilles qui étaient dans un autre sac, avec le foie gras sont toujours là.
Nous avons dressé une belle table, décorée de fleurs de tiaré et d’hibiscus, dans le cockpit du bateau.
Tout est prêt : toasts au saumon, escargots de Bourgogne, foie gras, langoustes, coquilles St Jacques avec du riz, le fromage et le dessert.
Des amis Belges sont arrivés sur leur catamaran et viennent se joindre à nous!
Nous avons passé une soirée divine. Tous ravis des cadeaux ! Mais voilà qu’au moment de sabrer le champagne, la pluie est venue troubler les festivités.
Des trombes d’eau se sont abattues sur le taud. Rapidement les hommes ont installé des bâches supplémentaires pour nous permettre de finir plus tranquillement le repas.
Leurs habits trempés les faisaient ressembler à des pingouins.
Nous avons terminé la soirée sous les rires. Nos amis ont regagné leur bord et Alain en leur disant au-revoir a raté la marche et a fait un plongeon, et les lunettes sont restées au fond de l’eau.
La nuit avec les requins qui rodent, difficile de plonger. C’est Tony qui s’est dévoué en se moquant de notre peur!
Les lunettes repêchées, nous avons gagné nos couchettes.
Le lendemain, l’ancre levée, nous avons poursuivi notre route. Tous les lagons sont merveilleux. Dans une passe, nous avons vu une énorme baleine qui a plongé sur notre passage, laissant voir sa queue magnifique!
Plus loin, lorsque nous sommes allés à terre,nous avons pris un chemin bordé de flamboyants, de bananiers et les fleurs d’hibiscus exhalées une senteur sans pareille.
Nous sommes passés d’îles en îles. Laquelle nous avons préférées ?Toutes ! Un bémol concernant Bora-Bora.
Les eaux du lagon sont sales et l’accueil n’est pas celui attendu. Cette opinion n’engage que moi.
A Ta’ha, nous avons retrouvé des amis de Marseille qui sont venus en bateau s’installer dans l’île. Lui médecin, elle donne des cours de cuisine aux autochtones.
Puis de nouveau, Mo’orea. Nous avons fait la connaissance de Kersauson qui s’y est installé. Moment magique!
Nous avons assisté à des danses Maoris dans un village. Que de couleurs !
La nature est ruisselante de couleur et le parfum des fleurs nous enivre.
Nous avons pris ces curieux bus multicolores appelés Trucks et qui, en cette période de fêtes de Noêl, étaient tout décorés. Ils nous ont mené à Papeete.
Malgré la misère, les habitants sont gentils, ils gardent leur sourire et le tutoiement est coutumier.
Nous avons visité la ville, J’ai eu une pensée pour Jo Dassin, mort subitement dans le café Rétro de Papeete.
Le soir nous a surpris mangeant dans des roulottes. Elles vous offrent toutes sortes de plats le couscous côtoie le poisson tahitien, les sushi, la ratatouille provençale.
La place grouille de monde. Il n’y a aucune bousculade, personne n’est pressé.
C’est « l’attitude Polynésienne » la vie s’écoule doucement.
Ce soir, c’est la dernière fois que je verrais se coucher le soleil sur le lagon!
Nostalgie ! Mes yeux profitent de ce dernier spectacle!
Il est difficile de dormir et quitter ce pays me brise le cœur. Heureusement, mon filleul qui a 10 ans m’accompagne, il vient en France pour 2 mois, cela limite l’émotion.
Les colliers de coquillages ont remplacé les couronnes de fleurs. Je les conserve religieusement sur mon voilier.
Je les regarde souvent et mon esprit s’évade. Je revoie :
- les magnifiques plongées au milieu des carangues, des diodons, des bécunes, des
Napoléons aussi. Moins magnifique, ma rencontre avec un requin qui est sorti au
Détour d’une patate de corail. Je suis remontée dans le canot aussi vite qu’une fusée! Mais cela ne m’a pas empêché de caresser, avec hésitation, un petit requin qui venait nager dans 3à cms d’eau, sur la plage.
- les bénitiers ouverts qui montraient leurs gonades multicolores,
- les belles perles - poe en tahitien que j’ai ramenées bien sûr.
Mes yeux sont encore remplis de couleurs flamboyantes, les fleurs, les arbres, les robes des vahinés et des rae-rae aussi ! Et la couleur incomparable des lagons qui nous offrent toute une palette de bleu.
Ma peau conserve la senteur de tiaré et le voile de douceur s’est collé à jamais à ma peau!
Je suis une faranie qui ne sera jamais fiu de la Polynésie
Nous voilà arrivés. L’avion se pose sur le tarmac. Tahiti ! Le rêve!
Dans le hall, des vahinés souriantes nous accueillent au son des ukulélés. Elles nous offrent des fleurs de tiaré. D’un coup, la fatigue du voyage s’envole!
J’ai l’impression d’être entourée d’un voile de douceur, tant l’air est suave.
Mes amis sont là : Patou, Alain et les enfants: Océane, Tony, Maxime et mon filleul Arthur, Ia orana les amis !
Ils ont quitté Marseille il y a 6 ans et se trouvent actuellement à Tahiti. Je suis allée les voir dans tous les pays qu’ils ont traversés : l’Espagne d’abord, Gibraltar, les Canaries, la Martinique, la Guadeloupe, Cuba, Panama et maintenant, le pays des rêves!
Ils m’ont offert des colliers de fleurs qui répandent leur odeur magique et j’ai un sourire béat qui ne disparaîtra qu’à mon retour.
Oui, les odeurs il y en a partout : les odeurs de vanille se mélangent aux parfum des fleurs de tiaré, d’hibiscus, des bougainvilliers, des flamboyants. Les couleurs font un feu d’artifice. Est-ce cette senteur que la terre exhale qui m’hypnotise et me laisse toute alanguie.
Le pick-up où les enfants se sont entassés sur la plateforme, nous mène à la marina de Taïna à Punaauia.. L’annexe nous attend et nous permet de regagner le catamaran qui est mouillé au milieu du lagon.
Nous passons entre les bateaux qui ont jetés l’ancre. Et je songe à Slocum, le ler circumnavigateur qui est passé dans ces eaux. A Alain Gerbault aussi, cet aviateur qui n’a pas hésité à changer de vie pour partir sur son « Firecrest ». Amoureux de la Polynésie, il ne cessera jamais de défendre sa cause et fera revivre les traditions locales. Ces cendres reposent d’ailleurs à Bora-Bora. Je pense aussi à Moitessier qui a mené son Joshua dans ces eaux limpides.
Oui, que cherchent-ils ou que fuient-ils ces navigateurs venus si nombreux de si loin ? Courent-ils après le paradis ou partent-ils à la recherche d’eux-mêmes.
Ils sont là, entassés les uns sur les autres. L’état a crée une taxe appelée « papeetisation », chère cette taxe! Pour un catamaran et 5 personnes, 25000€ à verser pour pouvoir passer le restant de ses jours dans les eaux de la Polynésie Française. Dans l’impossibilité de payer, vous ne pouvez y rester qu’un an, ceci pour limiter l’immigration. Oui, ici le paradis se monnaye!
Je prends possession de ma cabine, large, aérée qui s’ouvre sur l’océan. Devant la salle de bain, par un hublot hermétique, je peux voir le fond marin où nagent des poissons perroquets aux couleurs chatoyantes et une murène qui est venue me rendre visite. Elle me regarde agressive, heureusement la vitre nous isole!
Une coursive mène à la cabine de mes amis ; des escaliers montent vers la cuisine, immense la cuisine, presque comme dans une maison. La table à carte avec tous les instrument nécessaires à la navigation, sépare le salon de la cuisine.
Une banquette entoure une grande table ovale. Devant, les baies panoramiques nous laissent voir le décors fantastique du lagon.
Après avoir rangé toutes mes affaires, nous avons passé des heures et des heures à discuter dans le cockpit du bateau. Nous avions tant de choses à nous dire, 2 ans d’absence à combler!
Pour fêter nos retrouvailles, nous avons sorti le champagne. Premier « manuia » d’une longue série!
La nuit nous a surpris encore en train de papoter. La nuit tombe très tôt à Tahiti 18heures! Je regarde les lumières de la ville briller dans la nuit et la lune nous éclairer.
Demain, nous partirons pour l’île sœur : MO’OREA!
A Tahiti, les habitants se couchent tôt mais se lèvent tôt aussi. A 6heures, nous étions tous devant notre petit déjeuner et regardions le soleil croître au-dessus de la colline.
L’ancre est relevée, nous sortons du lagon par la passe. Mes amis me racontent qu’il y a un mois des plongeurs en bouteille ont disparu. On a retrouvé une bouteille de plongée dans le ventre d’un requin citron!!!!
Brrr! Je n’irais pas me baigner dans les passes, ni faire du surf! J’ai une peur viscérale de ces squales.
Une houle désagréable nous bouscule un peu. Le vent est de 16Noeuds et le cata marche à 9 nœuds. Il ne réagit pas de la même façon qu’un monocoque. Alors que ce dernier glisse sur l’eau, le catamaran au près bon plein, tape dans la vague.
Pour notre bonheur, le vent passe sur l’arrière. C’est à ll nœuds que nous abordons la passe de Vaiaré sur Mo’orea.
Les voiles affalées, nous longeons la côte, à l’abri de la barrière de corail et nous contemplons le paysage :
J’admire la montagne dont les flancs sont recouverts d’une luxuriante végétation : les bananiers, les flamboyants dont les pieds trempent dans l’eau.
De magnifiques farés, ces curieuses maisons sur pilotis au toit en feuille de pandanus peuplent le rivage.
Devant nous se dresse le Mont Mou’a puta qui est dans l’alignement du Mont Rotui. Et j’écoute ce qu’ils me racontent….
« Une nuit, HIRO (le tricheur) et sa bande de voleurs, venant de Rai’atea, arrivèrent à Mo’orea pour voler le Mont Rotui.
« Ils attachèrent de longues lianes au sommet de la montagne et commencèrent à tirer. Ils réussirent à détacher cette portion de l’île, comme en témoigne encore, la formation des deux baies : OPUNOHU et COOK.
« PAI, qui se trouvait à Punaauia (sur Tahiti), fut réveillé par un rêve prémonitoire. Il se leva et gravit la colline de Tata’a et jeta sa lance sur Mo’orea.
« Après avoir traversé la mer, elle perça un grand trou dans un sommet connu depuis, sous le nom de Mou’a puta ou MONTAGNE PERCEE.
« continuant sa course, comme une météore, la lance arriva dans le sud de Ra’iatea et se ficha dans le sommet de la colline qui reste échancrée depuis.
« Les coqs de Mo’orea, réveillés par la vibration de la lance, se mirent à chanter, ce qui incita les voleurs à prendre la fuite au plus vite.
« Cependant Hiro et sa bande, réussirent à arracher, sur le flanc du Rotui, un morceau de colline en forme de cône, qu’ils emmenèrent avec eux à Ra’iatea et qu’ils installèrent non loin du rivage de OPOA.
« Cette colline s’y trouve toujours. Elle est couverte de petit toa (arbres de fer) semblables à ceux du Mont Rotui et contrastent étrangement avec la végétation environnante. »
C’est une jolie légende qui survit de nos jours et fait partie de notre histoire.
J’ai pris la barre et, lentement, je passe entre les « patates » coralliennes. Alain surveille devant le radar, Patou à l’étrave du bateau, Océane sur babord, Jef sur tribord et Maxime est juché sur une des flèches et me prévient lorsqu’il voit des récifs.
Je ne peux pas profiter du spectacle mais j’entend les exclamations de joie d’Arthur lorsqu’il aperçoit des bénitiers éclatant de couleurs ou une raie qui file sous la coque.
Dans cette eau divinement turquoise, nous jetons l’ancre. Dès que le catamaran est stabilisé, nous plongeons dans ce bleu limpide. Enfin, plonger ? Moi je me glisse avec suspicion et je surveille à droite, à gauche, sous l’eau pour voir si un requin ne s’aventurerait pas dans les parages.
- ils sont gentils, me disent mes amis, ceux sont des pointes noires, tu ne risques rien!
Les pointes blanches aussi sauf s’ils sont en bande!
Mais je ne verrais les pointes qu’une fois dans l’eau et je n’aime pas ces squales! Un peu de nage puis je suis remontée me sécher sur le pont.
Le lagon est abrité par la barrière de corail qui coupe la houle de l’océan. Allongée sur le pont, j’écoute les vagues qui viennent frapper le récif et j’aperçois leur crête blanche qui éclabousse le corail.
C’est Noël et le soleil brille. Il fait très chaud. Une moiteur douce m’enveloppe et il est difficile de se sortir de cette torpeur.
Mais il faut se secouer; il faut préparer le réveillon!
Tony a ramené d’Apataki dans les Tuamotu, une dizaine de grosses langoustes qu’il a pêchées dans la ferme perlière de son père. 10 langoustes! De quoi se passer l’envie. Enfin, moi, je les adore et je me souviens lors d’un voyage à la Martinique en avoir ramassé une quarantaine avec mon amie Patou.
Elles étaient là les langoustes, rangées l’une à côté de l’autre. J’armais mon fusil et la flèche tombait, une fois, deux fois, trois fois… Patou a failli se noyer de rire!!!
Mais je suis tenace et nous les avons eu ces langoustes et en avons mangées tous les jours.
Pendant qu’elles cuisent dans l’eau, je prépare le foie gras ramené de France. Je l’avais caché dans des chaussettes, au fond d’un sac, les douanes Américaines interdisent toute nourriture, même si nous ne sommes qu’en transit sur leur sol.
Elles nous ont d’ailleurs ouvert un sac un tampon l’ attestant. A l’arrivée, 2 bouteilles de Gigondas étaient absentes! Quelqu’un a dû passer un bon noël!!! Heureusement, le champagne,le whisky et d’autres bouteilles qui étaient dans un autre sac, avec le foie gras sont toujours là.
Nous avons dressé une belle table, décorée de fleurs de tiaré et d’hibiscus, dans le cockpit du bateau.
Tout est prêt : toasts au saumon, escargots de Bourgogne, foie gras, langoustes, coquilles St Jacques avec du riz, le fromage et le dessert.
Des amis Belges sont arrivés sur leur catamaran et viennent se joindre à nous!
Nous avons passé une soirée divine. Tous ravis des cadeaux ! Mais voilà qu’au moment de sabrer le champagne, la pluie est venue troubler les festivités.
Des trombes d’eau se sont abattues sur le taud. Rapidement les hommes ont installé des bâches supplémentaires pour nous permettre de finir plus tranquillement le repas.
Leurs habits trempés les faisaient ressembler à des pingouins.
Nous avons terminé la soirée sous les rires. Nos amis ont regagné leur bord et Alain en leur disant au-revoir a raté la marche et a fait un plongeon, et les lunettes sont restées au fond de l’eau.
La nuit avec les requins qui rodent, difficile de plonger. C’est Tony qui s’est dévoué en se moquant de notre peur!
Les lunettes repêchées, nous avons gagné nos couchettes.
Le lendemain, l’ancre levée, nous avons poursuivi notre route. Tous les lagons sont merveilleux. Dans une passe, nous avons vu une énorme baleine qui a plongé sur notre passage, laissant voir sa queue magnifique!
Plus loin, lorsque nous sommes allés à terre,nous avons pris un chemin bordé de flamboyants, de bananiers et les fleurs d’hibiscus exhalées une senteur sans pareille.
Nous sommes passés d’îles en îles. Laquelle nous avons préférées ?Toutes ! Un bémol concernant Bora-Bora.
Les eaux du lagon sont sales et l’accueil n’est pas celui attendu. Cette opinion n’engage que moi.
A Ta’ha, nous avons retrouvé des amis de Marseille qui sont venus en bateau s’installer dans l’île. Lui médecin, elle donne des cours de cuisine aux autochtones.
Puis de nouveau, Mo’orea. Nous avons fait la connaissance de Kersauson qui s’y est installé. Moment magique!
Nous avons assisté à des danses Maoris dans un village. Que de couleurs !
La nature est ruisselante de couleur et le parfum des fleurs nous enivre.
Nous avons pris ces curieux bus multicolores appelés Trucks et qui, en cette période de fêtes de Noêl, étaient tout décorés. Ils nous ont mené à Papeete.
Malgré la misère, les habitants sont gentils, ils gardent leur sourire et le tutoiement est coutumier.
Nous avons visité la ville, J’ai eu une pensée pour Jo Dassin, mort subitement dans le café Rétro de Papeete.
Le soir nous a surpris mangeant dans des roulottes. Elles vous offrent toutes sortes de plats le couscous côtoie le poisson tahitien, les sushi, la ratatouille provençale.
La place grouille de monde. Il n’y a aucune bousculade, personne n’est pressé.
C’est « l’attitude Polynésienne » la vie s’écoule doucement.
Ce soir, c’est la dernière fois que je verrais se coucher le soleil sur le lagon!
Nostalgie ! Mes yeux profitent de ce dernier spectacle!
Il est difficile de dormir et quitter ce pays me brise le cœur. Heureusement, mon filleul qui a 10 ans m’accompagne, il vient en France pour 2 mois, cela limite l’émotion.
Les colliers de coquillages ont remplacé les couronnes de fleurs. Je les conserve religieusement sur mon voilier.
Je les regarde souvent et mon esprit s’évade. Je revoie :
- les magnifiques plongées au milieu des carangues, des diodons, des bécunes, des
Napoléons aussi. Moins magnifique, ma rencontre avec un requin qui est sorti au
Détour d’une patate de corail. Je suis remontée dans le canot aussi vite qu’une fusée! Mais cela ne m’a pas empêché de caresser, avec hésitation, un petit requin qui venait nager dans 3à cms d’eau, sur la plage.
- les bénitiers ouverts qui montraient leurs gonades multicolores,
- les belles perles - poe en tahitien que j’ai ramenées bien sûr.
Mes yeux sont encore remplis de couleurs flamboyantes, les fleurs, les arbres, les robes des vahinés et des rae-rae aussi ! Et la couleur incomparable des lagons qui nous offrent toute une palette de bleu.
Ma peau conserve la senteur de tiaré et le voile de douceur s’est collé à jamais à ma peau!
Je suis une faranie qui ne sera jamais fiu de la Polynésie
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Superbe histoire, on s'y croirait. Merci Jackie
PS : Tu savais que le chevalier de Fréminville avait écrit un livre sur la vie et moeurs des serpents ?
PS : Tu savais que le chevalier de Fréminville avait écrit un livre sur la vie et moeurs des serpents ?
Manuréva- Amiral
- Messages : 11200
Date d'inscription : 15/07/2009
Age : 78
Localisation : Nièvre
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Oui je le savais. C'était un grand naturaliste également archéologue et marin aussi!
Merci Manureva
Merci Manureva
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Magnifique, Jackie.
Ça donne vraiment envie.
Ça donne vraiment envie.
marco2235- Modérateur
- Messages : 8028
Date d'inscription : 26/05/2009
Age : 67
Localisation : Côtes d'Armor
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Merci Marco! oui les paysages sont superbes! La-bas, nous nous sentons autre....
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Ahhhh!! Jackie, Je savais que çà serait beau encore! Alors je me suis installée pour déguster ton récit!
Merci pour ce voyage.
Merci pour ce voyage.
Minou_13- Lieutenant de vaisseau
- Messages : 176
Date d'inscription : 17/06/2009
Localisation : PACA
balade en Polynésie
Tu nous a donné à voir et à sentir. Nous sommes pris dans un tourbillon de sensations, d'impressions et de visites de rêve.
Bleu d Auvergne- Major
- Messages : 56
Date d'inscription : 25/06/2009
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Merci amis!
mais c'est ce que je voulais vous faire ressentir. C'est très difficile car la-bas, tous les sens sont exacerbés : tout est senteur, tout est velours, et toute cette palette de bleu vous attire, mes yeux n'en sont pas encore rassasiés.
A côté de ça, il y a la misère mais un farani (français habitant Tahiti) me disait que la misère au Paradis, ce n'est rien. Enfin je ne suis pas tout à fait d'accord, mais lui c'est ce qu'il vit....
mais c'est ce que je voulais vous faire ressentir. C'est très difficile car la-bas, tous les sens sont exacerbés : tout est senteur, tout est velours, et toute cette palette de bleu vous attire, mes yeux n'en sont pas encore rassasiés.
A côté de ça, il y a la misère mais un farani (français habitant Tahiti) me disait que la misère au Paradis, ce n'est rien. Enfin je ne suis pas tout à fait d'accord, mais lui c'est ce qu'il vit....
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Un plein de poésie et de douceur, un moment de bonheur.
Merci Jackie.
Merci Jackie.
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Pas de quoi Roger!
Ecrire me fait retrouver cette sensation. Cela me permettra d'être cool dans la course
Ecrire me fait retrouver cette sensation. Cela me permettra d'être cool dans la course
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
et bien jackie... que de récits... tu nous emmènes telle est une égérie dans tes voyages ulysséens... ne manque plus que la chaleur du souffle du vent des mers chaudes... il va falloir que je me remette un peu à l'écriture .... mais là je suis campagnarde moins d'imagination pour la mer... mais elle est toujours là, je pense qu'elle coule un peu dans mes veines de poisson... bravo à toi !!!!!!!!!!!
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Merci Kate!
Campagnarde ? mais sais tu Kate, je n'ai pas toujours habité près de la mer et lorsque je partais en balade, je m'arrêtais en bordure des champs et je regardais : les blés s'agitaient sous la caresse du vent et je m'imaginais les vagues qui venaient frapper le sable et qui repartaient... Oui la terre est aussi une mer (e) originelle!!
Campagnarde ? mais sais tu Kate, je n'ai pas toujours habité près de la mer et lorsque je partais en balade, je m'arrêtais en bordure des champs et je regardais : les blés s'agitaient sous la caresse du vent et je m'imaginais les vagues qui venaient frapper le sable et qui repartaient... Oui la terre est aussi une mer (e) originelle!!
Les belles histoires de Fleur de sel
A propos du chevalier de Fréminville...
J'ai bien aimé cette histoire, pas seulement parce qu'elle est belle et émouvante.
Tu as trouvé le ton juste et habilement mêlé ton aventure avec celles du passé.
Merci pour ce voyage dans l'espace et dans le temps.
J'ai bien aimé cette histoire, pas seulement parce qu'elle est belle et émouvante.
Tu as trouvé le ton juste et habilement mêlé ton aventure avec celles du passé.
Merci pour ce voyage dans l'espace et dans le temps.
Bleu d Auvergne- Major
- Messages : 56
Date d'inscription : 25/06/2009
Les belles histoires de Fleur de sel
A propos de balade en Polynésie
Tu nous as fait retrouver, le temps d'une lecture, ce rêve que nous avons tous eu, celui des "mers du sud". On s'y retrouve en bonne compagnie avec le Hermann Melville de Taïpi, le J. London de la croisière du Snark ou bien Alain Gerbault parti à la poursuite du soleil. Tu as fait pour nous le grand voyage, et tu nous emmènes à ton bord. Nous retrouvons des paysages, des sensations, des bruits et des odeurs que nous avions gardés au fond de nous, au hasard des lectures. Nos " souvenirs" remontent à la surface.
Merci de ne pas avoir brisé notre rêve, avec la découverte que tu as faite d'une autre réalité, celle de l'impact de " la civilisation"sur ce jardin d'Eden.
Tu nous as fait retrouver, le temps d'une lecture, ce rêve que nous avons tous eu, celui des "mers du sud". On s'y retrouve en bonne compagnie avec le Hermann Melville de Taïpi, le J. London de la croisière du Snark ou bien Alain Gerbault parti à la poursuite du soleil. Tu as fait pour nous le grand voyage, et tu nous emmènes à ton bord. Nous retrouvons des paysages, des sensations, des bruits et des odeurs que nous avions gardés au fond de nous, au hasard des lectures. Nos " souvenirs" remontent à la surface.
Merci de ne pas avoir brisé notre rêve, avec la découverte que tu as faite d'une autre réalité, celle de l'impact de " la civilisation"sur ce jardin d'Eden.
Dernière édition par Bleu d Auvergne le Dim 2 Aoû 2009 - 10:03, édité 1 fois
Bleu d Auvergne- Major
- Messages : 56
Date d'inscription : 25/06/2009
Re: Les belles histoires de Fleur de sel
Merci André ! pour moi, voyager c'est prendre et apprendre. C'est voir, entendre, sentir, toucher et goûter!
C'est essayer de rapporter dans ma petite boîte, toutes ces sensations et les retransmettre, mais ce n'est pas toujours évident!
C'est essayer de rapporter dans ma petite boîte, toutes ces sensations et les retransmettre, mais ce n'est pas toujours évident!
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